Napec (anciennement Groupe CVTech) est l’objet d’un stratagème de délits d’initiés

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Par Jean-Pierre Boisvert
Napec (anciennement Groupe CVTech) est l’objet d’un stratagème de délits d’initiés
Cet immeuble, situé sur la rue Michaud, à Drummondville, est l'ancien siège social du Groupe CVTech. (Photo : Archives)

DÉLIT. Une entreprise drummondvilloise, Napec, anciennement Groupe CVTech, vendue à la firme américaine Oaktree en 2017, est l’objet d’un stratagème de délits d’initiés, soupçonné par l’Autorité des marchés financiers (AMF), par lequel une dizaine de personnes aurait empoché des profits atteignant plusieurs centaines de milliers de dollars.  

L’affaire, mise au jour par La Presse, est l’objet d’une enquête de la part de l’AMF à l’égard de Philippe Gauthier, Frédéric Racine, Vincent Pouliot, Gilles Racine, Christiane Côté, Anne Roy-Dussault, Jérémie St-Pierre, Christian Noël et Annie Deveault. Aucune accusation n’a encore été déposée.

Un délit d’initié est commis lorsqu’est transmise délibérément une information confidentielle susceptible d’avoir un impact sur la valeur d’un titre en Bourse, et ce dans le but de procurer un avantage à des investisseurs, bien souvent des parents et des amis, qui ainsi s’enrichissent très facilement.

Dans le cas présent, selon la dénonciation déposée par l’AMF, dont L’Express a obtenu copie, le banquier Philippe Gauthier, alors directeur principal attitré au compte de Napec à la Banque Laurentienne, a communiqué à deux amis, Frédéric Racine et Vincent Pouliot, une information confidentielle au sujet de la vente imminente de Napec à Oaktree. C’était à l’automne 2017, au moment où l’action de Napec se négociait sous la barre des 1,50 $ à la Bourse de Toronto. Le 4 décembre 2017, l’entreprise est vendue à Oaktree au prix de 1,95 $ par action. L’AMF, qui a ouvert son enquête le 20 décembre, ne fera aucun commentaire sur le sujet, nous a confirmé Sylvain Théberge, porte-parole de l’organisme mandaté par le gouvernement du Québec pour encadrer le secteur financier québécois et prêter assistance aux consommateurs de produits et services financiers.

Selon le document de l’AMF, Frédéric Racine a, à son tour, transmis cette information à son père Gilles Racine et à sa mère Christiane Côté, de même qu’à Anne Roy-Dussault, une amie, et Jérémie St-Pierre, un ami, qui ont eux aussi transigé le titre de Napec. L’enquête démontre que Jérémie St-Pierre a pour sa part transmis l’information privilégiée à Christian Noël, son collègue chez Globevest, une firme gestionnaire d’actifs.

Cherchant à savoir si les individus visés sont des Drummondvillois, le document ne permet pas de le savoir, indiquant seulement qu’ils habitent à Montréal, certains dans le même immeuble.

La valeur totale de la transaction est d’environ 320 millions de dollars, y compris la prise en charge de la dette. Napec est une compagnie spécialisée dans l’entretien de lignes électriques.

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