Environ 70 enfants sans service de garde

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Par Marilyne Demers
Environ 70 enfants sans service de garde
(Photo : Deposit)

FAMILLE. Alors que la région manque de places en service de garde, 70 familles de Drummondville risquent de perdre la leur à la halte-garderie Le Papillon Enchanté pour des raisons administratives.

Le service de garde situé au Centre communautaire récréatif Saint-Jean-Baptiste (CCRSJB) accueille des enfants de 9 mois à 5 ans pour répondre aux divers besoins des parents. Participation à une activité offerte par le CCRSJB, répit parental, session de formation à l’emploi, retour au travail, dépannage d’urgence ou fermeture de leur milieu de garde régulier pour des vacances ou encore définitivement.

Bref, la halte-garderie, qui emploie une dizaine d’éducatrices, permet notamment de «dépanner» les parents. Et de fil en aiguille, Le Papillon Enchanté en a accueilli un bon nombre d’entre eux. Or, il s’avère que le service de garde reçoit actuellement davantage d’enfants provenant de familles sur le marché du travail.

Une partie de l’équipe de la halte-garderie Le Papillon Enchanté.

«On a élargi, en se disant qu’on dépannait ceux qui n’avaient pas de places dans un milieu de garde. On offrait du temporaire. On se disait qu’au moins, les enfants seraient en sécurité dans un beau milieu pendant que les parents poursuivaient leurs démarches, indique le directeur général du CCRSJB, Marc Guilbault. On ne peut pas rouler 150 km/h sur l’autoroute tout le temps sans se faire pogner. Il faut qu’on ralentisse.»

Une plainte de non-conformité a été déposée auprès du ministère de la Famille en octobre dernier. Le dossier étant présentement à l’étude, une décision devra être rendue, à savoir si la halte-garderie devra fermer ses portes ou se conformer. Aucun délai n’a été fixé.

Le CCRSJB souhaite collaborer ouvertement avec le ministère de la Famille. Une rencontre avec l’équipe du député de Johnson André Lamontagne est prévue lundi. «On va travailler ensemble pour trouver des solutions», a fait savoir Nathalie Benoit, attachée politique de celui qui est aussi ministre de l’Agriculture.

Par ailleurs, il est encore trop tôt pour dire si une demande pour obtenir le statut de garderie privée sera effectuée, ce qui permettrait de maintenir le service aux utilisateurs actuels.

«On doit en discuter avec le conseil d’administration. Il faut savoir que si on fait une demande, il faut compter de neuf mois à un an avant l’ouverture de la garderie. Ce ne serait pas les parents actuels qui en profiteraient parce que, j’espère, ils se seront trouvés une place d’ici là. Par contre, ça aiderait d’autres parents éventuellement», explique M. Guilbault.

«Présentement, notre priorité, c’est de donner du temps aux parents pour se revirer de bord», ajoute-t-il.

Sans service  
Les parents dont les enfants fréquentent la halte-garderie Le Papillon Enchanté ont été informés des récents développements lors d’une rencontre jeudi soir. Les familles à la recherche d’un service de garde doivent s’inscrire à La Place 0-5, si ce n’est pas déjà fait.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux parents ont fait connaître leurs besoins, s’ajoutant à ceux déjà existants dans la région. C’est notamment le cas de Tanya Hamel, maman de deux enfants âgés d’un an et trois ans.

«J’en ai deux à replacer. J’avais la chance d’avoir mes deux enfants à la même place. Je vois ça comme une grosse montagne. J’ai fait une annonce sur Facebook. J’ai aussi appelé tous les centres de la petite enfance (CPE) que je pouvais pour leur dire que je cherchais deux places. J’ai eu quelques retours d’appel, mais à chaque fois, on me dit que je dois passer par La Place 0-5. Je suis consciente que je ne suis pas la seule qui cherche une place», indique-t-elle.

«Mon conjoint est au travail et moi aussi. On cherche une place en service de garde sinon, un de nous deux va devoir rester à la maison en attendant de trouver un milieu qui convient. J’aime quand même mieux manquer un peu de travail, quitte à attendre un peu plus longtemps pour trouver un milieu qui convient, poursuit-elle. C’est ça que je trouve triste parce qu’à la halte-garderie, on était bien. On devra se séparer d’éducatrices avec lesquelles les enfants s’étaient habitués et qu’on aimait beaucoup», s’attriste-t-elle.

La question des haltes-garderies n’est pas nouvelle à Drummondville. À l’automne 2011, deux d’entre elles avaient dû fermer leur porte, le principe du besoin occasionnel s’étant transformé en service permanent. Près de 140 familles s’étaient retrouvées sans service à seulement quelques jours d’avis.

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