Football : les Patriotes fusionnent avec les Vandoos

Football : les Patriotes fusionnent avec les Vandoos
Le programme de football scolaire de l’école secondaire La Poudrière existait depuis une trentaine d’années. Les Patriotes juvéniles ont notamment gagné le Bol d'Or en 2010, lors d'un match mémorable disputé à l’Université de Sherbrooke. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

FOOTBALL. C’est la fin d’une époque à l’école secondaire La Poudrière. Le programme de football scolaire des Patriotes fusionne ses activités au sein du programme de football civil des Vandoos de Drummondville.

C’est en raison d’un manque d’effectifs que les responsables des Patriotes ont été forcés de prendre cette décision. En vue de la prochaine saison, l’organisation ne misait que sur une quinzaine de joueurs dans les rangs juvéniles. La situation était aussi devenue critique chez les cadets et les benjamins, de telle sorte que la survie du programme de football était menacée.

Le responsable des sports parascolaires à l’école La Poudrière, Raphaël Gaudet, a informé les joueurs de l’équipe jeudi, après avoir appris la nouvelle aux entraîneurs la veille.

«C’est la nouvelle la plus triste que je pouvais leur annoncer. Ce n’est pas de gaieté de cœur que je suis en faveur de ce mouvement. Tout d’abord, il faut penser aux jeunes pour qui le football est important. Je veux leur donner les outils pour continuer à jouer le plus longtemps possible», a expliqué Raphaël Gaudet.

Raphaël Gaudet. (Photo d’archives, L’Express)

«La saison dernière, on comptait seulement 22 joueurs chez les cadets. C’était impossible pour nous de rivaliser contre des programmes qui comptent jusqu’à 30 ou 35 joueurs, a-t-il ajouté. Si nous continuons à étirer la sauce, c’est le football à La Poudrière qui va mourir. Fermer le programme me ferait encore plus mal que  faire ce changement et donner un second souffle au football.»

Il faut dire que depuis quelques années, la popularité du football est en chute libre à La Poudrière. «L’offre de service pour les jeunes garçons augmente toujours, tant au scolaire qu’au civil. Mais ne pensez pas que notre sport scolaire est malade, loin de là. Plus de 200 jeunes pratiquent un sport dans notre école. Le football est juste moins populaire qu’il y a dix ans. La mauvaise publicité au niveau des commotions cérébrales n’a vraiment pas aidé. L’emphase a été mise sur le football, même si on sait que les commotions surviennent dans d’autres sports de contact», s’est dit d’avis Raphaël Gaudet.

Ces dernières années, plusieurs programmes de football scolaire à travers le Québec ont mis fin à leurs activités en raison d’un manque d’effectifs. À Drummondville, les Sénateurs du Collège Saint-Bernard sont désormais l’unique équipe encore en vie au niveau secondaire.

Les Vandoos à La Poudrière

L’arrivée des Vandoos dans le décor drummondvillois, à la suite de la fin du programme de football des Riverains de l’école Marie-Rivier en 2014, a également fait mal aux Patriotes. Au départ, cette équipe de football civil regroupait des jeunes des écoles secondaires Marie-Rivier, Jean-Raimbault et Jeanne-Mance.

«Le changement s’est fait petit à petit. Leur offre de service au niveau du primaire, que je ne peux malheureusement pas offrir, nous fait de plus en plus mal. Les jeunes veulent rester avec leurs coéquipiers et leurs amis. Ça influence leur choix d’école, même pour les parents», a souligné Raphaël Gaudet.

Les entraîneurs des Patriotes, dont l’entraîneur-chef de l’équipe juvénile Ian Valiquette, ne perdront pas leur emploi. Ils continueront de partager leur passion au sein du programme des Vandoos, dans la Ligue de football Montréal-Métro. Par ailleurs, les parties des Vandoos auront désormais lieu au terrain de l’école La Poudrière.

Rappelons que les Vandoos comptent des équipes dans les catégories pee-wee (10 à 12 ans), bantam (13 et 14 ans) et midget AAA (15 à 17 ans). Dirigées par les entraîneurs Michaël Robin et Jean-Michel St-Laurent, ces formations disputent 11 matchs en saison régulière, comparativement à cinq ou six parties par année pour les équipes scolaires.

«L’encadrement offert aux joueurs favorise un meilleur développement. Il y a plus de coachs et un physiothérapeute est présent à toutes les pratiques. C’est une nette amélioration pour nos jeunes et nos entraîneurs», a indiqué Raphaël Gaudet.

Malgré tout, le porte n’est pas fermée pour un retour des Patriotes dans le futur selon Raphaël Gaudet. «Rien n’est coulé dans le béton, car nous n’avons pas signé de contrat qui nous lie avec les Vandoos. D’ici là, nous aimerions qu’une équipe moustique voie le jour et qu’elle porte le nom de Patriotes.»

Les frères Charpentier

Né il y a une trentaine d’années et ayant déjà porté le nom des Aigles, le programme de football de l’école La Poudrière a été mis sur pied par les frères Jacques Charpentier et Martin Charpentier.

Jacques Charpentier après son dernier match à la tête des Patriotes. (Photo d’archives, L’Express)

«Ce programme est né de leur amour du football et de leur désir de donner un outil aux jeunes pour les garder sur les bancs d’école, a rappelé Raphaël Gaudet. Au fil du temps, les Patriotes sont devenus une grande famille. C’est toute à l’honneur de Jacques et Martin, car ils ont cru en ce qu’ils faisaient. Ils ont donné du temps à des jeunes qui parfois avaient juste besoin qu’on croie en eux et qu’on les encourage. Ils ont fait un travail incroyable pour nos jeunes durant toutes ces années. Au-delà des championnats et des bannières dans le gymnase, l’important, c’était bien plus la réussite scolaire des jeunes.»

En terminant, Raphaël Gaudet a précisé que la mémoire de Martin Charpentier continuera d’être honorée au sein des Vandoos, notamment par l’entremise du «Kam Day». Le stade La Poudrière Desjardins pourrait également être rebaptisé en y adjoignant le nom de ce pionnier du football.

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