Peu de locaux vacants au centre-ville de Drummondville

Peu de locaux vacants au centre-ville de Drummondville
D'après Gaétan Prévost, le marché immobilier au centre-ville n'est pas en aussi bonne santé que le prétendent la SDED et la Ville de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CENTRE-VILLE. Les affaires vont bon train au centre-ville de Drummondville. Du moins, c’est ce que démontre le maigre pourcentage — qui ne dépasse pas les 6 % — de locaux vacants.

Même si de nombreux locaux du centre-ville exhibent dans leur vitrine une pancarte «À louer», seulement 6 % de tous les locaux commerciaux sont libres, selon des statistiques recueillies en juillet dernier par la Société de développement économique de Drummondville (SDED).

«Ça change un peu dans l’année, mais les variations ne sont pas significatives», souligne Martin Dupont, président de la SDED.

D’après la SDED, le pourcentage de locaux vacants est de 9 % à Sherbrooke. «C’est normal d’avoir quelques locaux libres et 6 %, ce n’est pas un gros chiffre. Tant qu’on ne dépasse pas 15 %, c’est viable», est d’avis Martin Dupont.

Alors que la SDED avance que très peu de locaux sont disponibles pour la location, des commerçants du coin croient plutôt l’inverse.

«Le grand défi présentement est qu’il y a beaucoup de commerces fermés, évoque Kathleen Vigneault, propriétaire de la boutique Amandine. En 13 ans, j’ai vu des commerces ouvrir et fermer sans arrêt. Par exemple, il y avait un local près de mon magasin qui a été à louer pendant six ans avant d’être occupé à nouveau. Si on se promène au centre-ville, on le voit bien que beaucoup d’endroits sont à louer».

Pour sa part, Élisabeth Gauthier, propriétaire de la boutique Petit cœur de pomme remarque elle aussi que beaucoup d’espaces commerciaux sont disponibles. «D’ailleurs, je fermerai ma boutique à la fin janvier, car les frais fixes reliés à ma bâtisse sont trop élevés et je ne vends pas assez», informe-t-elle.

Il y a 596 locaux commerciaux dans ce secteur, soit dans le quadrilatère formé des rues Saint-Georges (route 122) et Dumoulin et entre la rivière Saint-François et le boulevard Saint-Joseph.

«L’union fait la force. Quand tu es plusieurs commerçants, les gens ont plus envie de venir magasiner ici», ajoute la propriétaire de la boutique Amandine.

Des locaux désuets

D’après M. Dupont, bon nombre de promoteurs ont un défi à surmonter, car leurs locaux «ne sont pas tous de qualité». Par exemple, le secteur du haut (entre les rues Marchand et du Moulin) est moins au goût du jour, comparativement au bas du centre-ville (entre les rues Saint-Georges et Marchand).

«Certains locaux à louer sont beaux et d’autres ne le sont pas. Nous sommes dépendants des promoteurs et de l’entretien qu’ils font. Si un endroit n’a pas été mis aux normes, par exemple pour les personnes handicapées, c’est certain qu’il restera plus longtemps sur le marché», souligne-t-il.

D’ailleurs, la SDED souhaite offrir un service d’accompagnement pour les promoteurs qui désirent rénover leurs bâtiments. «On veut être en contact constant avec eux et leur dire leurs vérités. S’ils ne rénovent pas, ils ne seront pas les premiers choix des commerçants qui souhaitent s’établir à Drummondville. Le 6 % des locaux vacants devraient peut-être se home stager (mettre en valeur sa propriété) un peu», poursuit-il.

Trois promoteurs détiennent une grande majorité de locaux commerciaux de ce secteur. «Il y a une petite concentration (de propriétaires). Cela peut parfois être un outil et d’autres fois un obstacle», fait savoir Yves Grondin, secrétaire-trésorier à la SDED.

Dernièrement, un nouveau groupe a fait son apparition dans le décor, Diversimmo, une entreprise en gestion immobilière. «C’est quelque chose de bien puisqu’ils rénovent de vieux bâtiments», explique M. Grondin.

«Par exemple, le groupe a fait un magnifique travail avec la terrasse de la Sainte-Paix, de nombreux logements et le bâtiment qui accueille le restaurant Nambu», ajoute Martin Dupont, tout en admettant que le local est un facteur déterminant pour le bon fonctionnement d’un commerce.

D’ailleurs, un des propriétaires de la Sainte-Paix, Yannick Letendre, le confirme : la rénovation de la terrasse a fait une différence pour son commerce. «Cet été, on a pu ouvrir la terrasse seulement deux mois et déjà on voyait que ça attirait la clientèle. On a hâte à la prochaine saison estivale pour vraiment en profiter», conclut M. Letendre.

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