Le stationnement au centre-ville, un réel problème?

Le stationnement au centre-ville, un réel problème?
Le stationnement au centre-ville est un problème que la clientèle du secteur soulève continuellement. (Photo : Erika Aubin)

CENTRE-VILLE. Lorsqu’on demande aux commerçants et à la clientèle quel est le plus grand défaut du centre-ville de Drummondville, le stationnement est la réponse qui revient inlassablement. Manque-t-il réellement d’espaces où garer sa voiture ou est-ce une impression biaisée?

La Société de développement économique de Drummondville (SDED) a demandé à 572 passants quels aspects sont à considérer afin d’améliorer la desserte du secteur centre-ville. 51 % ont répondu «le stationnement», situation relativement similaire à l’enquête de 2014, où 53 % des répondants avaient jugé l’amélioration des stationnements comme pertinente.

Connexion centro, un organisme qui rassemble la communauté entrepreneuriale, de même que Julie Arel, propriétaire du restaurant La Muse, soulèvent également le point des stationnements comme étant le maillon faible de ce secteur. Et ils ne sont pas les seuls.

«Le problème du stationnement revient toujours, comme un mal de dents», lance Yves Grondin, secrétaire-trésorier à la SDED.

«Pourtant, quand on regarde une carte du centre-ville et que l’on se concentre sur les espaces dédiés aux stationnements, c’est incroyable comme il y en a. D’un point de vue urbaniste, il y a même trop d’espaces où le cadre bâti est vide», fait savoir M. Grondin, également conseiller municipal à la Ville de Drummondville.

Selon lui, il est presque toujours possible de trouver un espace pour son auto dans les grands stationnements, comme ceux au parc Woodyatt ou à la place Saint-Frédéric.

«De façon générale, la perception largement répandue qu’il y a un problème de stationnement au centre-ville s’explique davantage par un manque d’information au sujet des places disponibles que par un réel manque d’espaces», écrit d’ailleurs la Ville de Drummondville sur son site web.

Dans ce cas, pourquoi le problème du stationnement revient-il toujours à la charge?

La mobilité active oubliée

D’après la SDED, les Drummondvillois ont une forte tendance à utiliser l’automobile plutôt que de prioriser la mobilité active.

«On est comme ça à Drummondville: on veut être proche de tout. On veut avoir le stationnement en face du commerce. C’est en train de changer tranquillement, mais la mobilité active ne fait pas encore partie des habitudes», est d’avis Yves Grondin.

Questionnés à propos des défis des commerçants, les deux fondateurs de Connexion centro, Alex Faucher et Christophe Millot, répondent sans hésiter qu’il s’agit des stationnements.

«C’est une des premières choses qu’on se fait dire. Pour cette raison, on aimerait faire une vidéo de sensibilisation. Quelqu’un qui gare sa voiture au fond du stationnement aux Promenades Drummondville va faire autant de pas que quelqu’un qui se stationne au centre Marcel-Dionne et qui visite ensuite le centre-ville. D’ailleurs cet endroit est pratiquement toujours vide (à l’exception des soirs de match à domicile)», indique Alex Faucher.

«Il faut sensibiliser les Drummondvillois. À Québec, Montréal ou Trois-Rivières, les gens marchent. À Drummondville, c’est comme si on avait oublié de marcher. La Ville encourage la mobilité active, mais les gens ne l’appliquent pas encore complètement», ajoute Christophe Milot.

Selon eux, la beauté de la ville où on marche a aussi un rôle important à jouer. Et certains projets prévus «aideront au fait que les gens vont vouloir davantage marcher» pour se rendre à leur destination.

«Il y a le musée à ciel ouvert, entre autres. Techniquement, si le quartier est plus joli et qu’il est parsemé d’œuvres et de beaux buildings, il y a plus de chance que les Drummondvillois aient envie de le marcher. C’est le nerf de la guerre présentement», lance Alex Faucher.

La Ville a d’ailleurs entrepris la réfection de trois passages piétons du secteur en les transformant du même coup en lieu d’exposition. Également, l’inauguration d’un musée à ciel ouvert est prévue pour le printemps prochain. Ce projet artistique prendra la forme d’une exposition extérieure composée d’œuvres picturales et photographiques présentées sur des bâtiments.

«On voit qu’il y a une ouverture du côté du conseil municipal de rendre le centre-ville attrayant», conclut Christophe Millot.

La Ville de Drummondville, via son site web, offre un outil pour localiser les stationnements.

Quelques chiffres

Il y a plus de 1700 espaces publics de stationnement disponibles sur rue et hors rue au centre-ville de Drummondville. Cela compte tous les types de cases : horodateurs, vignettes réservées, parcomètres, espaces libres, etc.

Selon la Ville de Drummondville, la problématique se situe surtout dans le cœur du quartier, soit dans le quadrilatère formé des rues Heriot, Cockburn, Lindsay et Marchand, un secteur très prisé où sont concentrés plusieurs établissements commerciaux et de restauration.

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