Jumelage interculturel : une liste d’attente au RID

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Par Jean-Pierre Boisvert
Jumelage interculturel : une liste d’attente au RID
Yvonne Kohler et Moïka Valence. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

JUMELAGE. Le jumelage est l’une des meilleures manières d’aider des personnes immigrantes à s’acclimater et le Regroupement interculturel de Drummondville (RID) veut intéresser davantage de familles d’accueil afin de répondre à la demande.

Car, malheureusement, il y a une liste d’attente de ces nouveaux arrivants qui aimeraient bien profiter de cette initiative dont les preuves ne sont plus à faire. Dans le but de dynamiser ce service de jumelage, le RID a mandaté Yvonne Kohler et une stagiaire Moïka Valence qui vont multiplier les efforts pour expliquer la nature de ce qu’on peut appeler une expérience interculturelle surprenante.

«Bon an mal an, précise Normand W. Bernier, directeur général du RID, il y a environ 200 immigrants qui arrivent à Drummondville, je parle de ceux qui passent par le RID, et non des étudiants ou des travailleurs saisonniers. Pour la grande majorité d’entre eux, le jumelage est la façon la plus rapide et la plus efficace de s’intégrer rapidement sur leur nouvelle terre d’accueil».

Le jumelage est volontaire bien évidemment et toute personne peut y mettre fin n’importe quand. «Il reste que c’est drôlement valorisant d’être en contact avec des gens d’un autre pays, fait remarquer Yvonne Kohler (elle-même d’origine suisse allemande arrivée à Drummondville en 1992 à l`âge de 12 ans). Il se développe un sentiment d’appartenance et cela permet de déconstruire des préjugés de part et d’autre. Et surtout, le jumelage accélère l’apprentissage de la langue française et, même pour ceux qui comprennent le français, ça aide à mieux saisir le (langage) québécois».

Selon elle, le temps consacré au jumelage est d’environ une activité par semaine, de deux heures à peu près. «Par famille d’accueil, on entend aussi une personne seule ou un couple. L’activité est au choix, selon l’intérêt, comme la cuisine ou le sport. Nous respectons les préférences de la famille d’accueil. Certaines préfèrent entamer une relation avec une personne immigrante du Congo plutôt que de la Colombie, qui a ou pas d’enfants. C’est du bénévolat. C’est aussi du donnant-donnant, chacun peut apprendre énormément de l’autre en participant à cette initiative», de faire valoir Mme Kohler.

Il y a eu 55 jumelages en 2016-2017, certains encore actifs et des démarches sont faites pour connaître leur avis, histoire de mieux restructurer le programme.

«Il y a des gens du service d’Immigration Canada qui, cherchant à convaincre des réfugiés dans des camps (en Afrique notamment) de venir s’installer ici, leur parlent de différents services fournis au Canada dont le jumelage», souligne M. Bernier, qui rappelle que son organisme s’est donné comme mission première, depuis 25 ans, de faciliter l’intégration des nouveaux citoyens québécois et d’amener les Drummondvillois à les accueillir, les découvrir et s’enrichir à leur contact. Comme ils l’ont prouvé en faisant un succès du Mondial des cultures.

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