Offrir un premier instrument de musique aux enfants : un achat loin d’être anodin

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Par Jean-Pierre Boisvert
Offrir un premier instrument de musique aux enfants : un achat loin d’être anodin
Alexandre Bédard, chez Drummond Musique, tient une guitalele. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

MAGAZINE. Offrir un premier instrument de musique à un enfant est une super bonne idée, mais, avant de courir au magasin, il y a des petites choses à savoir.

«Quand des parents arrivent ici avec l’intention d’acheter un instrument pour leur petit garçon ou leur petite fille, raconte Alexandre Bédard, conseiller aux ventes chez Drummond Musique, je leur demande son âge, sa grandeur, son intérêt pour quel instrument et s’il est gaucher ou droitier. Une fois que le terrain est un peu déblayé pour ces informations de base, on en arrive à la question des prix, des formats et des modèles. Ce n’est vraiment pas un achat anodin».

Il est intéressant de noter qu’il existe maintenant plein de petits instruments pour les enfants. À commencer par une guitare assez singulière qu’on appelle «guitalele». Elle a six cordes et elle est accordée en «la» au lieu de «mi», question de réduire la tension. «Cette petite guitare est parfaitement conçue pour l’enfant. Son prix est autour de 130 $, incluant un étui.

Il y a aussi le yukulele qui a quatre cordes, un instrument de plus en plus populaire, peut-être moins chez les jeunes enfants cependant. Son prix est d’une soixantaine de dollars.

Les flûtes sont aussi à la mode. Une flûte à bec se détaille à environ 9 dollars, ce qui est parfait pour débuter, alors que la flûte traversière coûte autour de 250 dollars.

«Avec l’achat d’un instrument, il faut absolument prévoir des cours d’initiation. Il y a une école ici qui est rattachée à Drummond Musique. C’est très important de bien apprendre», tient-il à préciser.

Les petites batteries pour enfants semblent avoir la cote. «Cette année, je ne sais pas pourquoi, mais on voit beaucoup de publicité pour les petits drums, particulièrement sur Facebook, fait remarquer David Jolin, du Centre de musique Victor. Un des modèles, qui n’est pas le moins cher, est intéressant parce qu’il comprend cinq tambours dont une caisse claire (communément appelé snare), une cymbale, un hi-hat, (en français on dit charleston), qui consiste en une paire de cymbales accrochée à un pied à pédale, et même le banc. Le tout pour 280 $.

«Évidemment, ajoute-t-il, ça va faire du bruit et les parents doivent s’y en attendre». On pourrait ajouter : à moins que la batterie soit installée dans un coin de sous-sol fermé ou encadré de façon à diminuer le son.

Pour la batterie, il est aussi recommandé d’offrir l’instrument avec une inscription à des cours. «Sinon, souligne David Jolin, l’enfant va jouer dessus un certain temps mais ne saura pas quoi faire avec pour s’améliorer adéquatement». Il existe aussi la batterie électronique dont le son est numérisé et transmis à travers les écouteurs que porte le joueur. «Il faut bien faire attention, d’avertir Alexandre Bédard, de ne pas mettre le son trop fort dans les écouteurs, pour éviter d’agresser l’ouie». Dans ce cas, on parle toutefois d’une gamme de prix commençant autour de 500 $.

Certains des petits instruments sont disponibles dans les magasins de musique, mais il arrive que les clients doivent les commander. Si on prend le violon par exemple, c’est l’instrument qui se fait dans le plus de grandeurs différentes. On peut le trouver dans un format de trois quarts, d’un demi, d’un quart et même d’un seizième, ce qui, dans ce dernier cas, exige bien sûr une commande spéciale.

Le pianiste Yves Gauthier, dans son magasin de la rue Saint-Marcel.

En ce qui concerne le piano et les claviers, Yves Gauthier est l’homme à consulter. L’inventaire dans son magasin, Maximusik, de la rue Saint-Marcel, en témoigne.

Le vétéran musicien ne fait pas dans le compromis quand vient le temps de s’offrir un piano. Il propose un instrument de qualité même si c’est pour un débutant.

«Il est important à mon avis de faire l’acquisition d’un piano avec une touche pianistique de 88 notes. Pour justement avoir la sensation du piano. Mais, étant donné qu’un piano acoustique digne de ce nom, n’est pas à la portée de tous les budgets (au moins de 3000 dollars), il est prêt à considérer l’achat d’un clavier électronique, même si ce n’est pas l’idéal. «Un clavier électronique c’est mou comme du jello. Mais il existe un clavier électronique d’environ 250 dollars qui peut donner la sensation d’une touche pouvant faire des nuances. C’est au moins ça. Bien sûr, les cours sont essentiels pour l’apprentissage. Par-dessus tout, ajoute-t-il, les pratiques sont prioritaires, à raison d’au moins 20 minutes par jour, avec une pause la fin de semaine. La supervision des parents est alors prépondérante». Des cours sont disponibles dans un local conçu à cet effet dans son magasin. «La musique, dit-il, c’est comme dans le sport, ça prend un bon coach».

David Jolin, du Centre de musique Victor, montre de quoi a l’air une petite batterie.

L’éveil musical : une richesse pour la vie

Pour développer le sens musical, les écoles de musique sont à considérer. Comme on le souligne à l’école À la portée des sons, le premier sens qui se développe à l’état utérin est l’ouïe. On peut dire que la première expérience musicale d’un enfant ce sont les battements du cœur de sa mère.

«L’éveil musical, fait remarquer la directrice Hélène Héneault, est une activité complète qui a pour objectif d’éveiller et de donner l’envie, aux jeunes enfants, de comprendre et d’apprendre la musique. Après ça, on enchaîne avec un instrument. Il peut déjà faire la différence entre les sons aigus et les sons graves». Pas besoin selon elle d’être musicien pour faire découvrir la musique aux enfants. «L’apprentissage c’est un langage. Il n’y a pas de tour de magie, ça prend des cours pour découvrir l’intérêt d’un enfant pour tel ou tel instrument. On peut penser que le piano est plus facile comme premier instrument, car l’enfant n’a pas à le tenir, comme une guitare ou un violon par exemple, mais cela dépend du développement», ajoute Mme Héneault. À l’école, l’inscription pour une session de 12 semaines est de 130 dollars. Il est possible aussi de faire un essai avec un instrument loué. En fait, l’école possède presque tous les instruments, en différents formats, disponibles pour la location.

«Les parents doivent savoir qu’il est important de s’impliquer avec leurs enfants, de les accompagner dans les pratiques. Mais ça vaut la peine car c’est une richesse qui reste pour la vie», de faire valoir Mme Héneault.

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