Les traditions de Noël vécues ailleurs

Les traditions de Noël vécues ailleurs
Zine Taoura est entouré par les membres de la Coopération amitié Canada-Maroc. (Photo : Gracieuseté)

Ce n’est pas tous les Québécois qui, le 25 décembre, se rassemblent en famille pour fêter Noël avec des tourtières, du ragoût de boulettes et des tartes au sucre. Certains ont des traditions différentes selon leur pays d’origine alors que d’autres ne croient tout simplement pas en Jésus. Voici un portrait des traditions du temps des Fêtes vécues par des familles de Drummondville.

Partager le bonheur

Au Maroc, trois groupes issus de communautés religieuses différentes, les juifs, musulmans et chrétiens, se côtoient au quotidien. Zine Taoura, un Marocain et musulman, connaissait déjà les traditions entourant la fête de Noël, même s’il n’y prend pas part. «En tant que musulman, on croit à Jésus, mais comme prophète, donc on ne fête pas sa naissance», explique-t-il.

Depuis qu’il est au Québec, Zine Taoura, et sa famille, profite du temps de Fêtes pour prendre des vacances, se reposer et visiter des amis et des membres de la famille plus éloignée.

«On ressent le bonheur chez les chrétiens et nous, on partage avec eux ce bonheur qui plane dans l’air, ajoute-t-il. Nos enfants comprennent bien ce qu’est Noël. On leur achète même quelques cadeaux».

Zine Taoura, qui fête le jour de l’An, se souvient de cette tradition au Maroc :  «Il y a beaucoup de gâteaux et de pâtisseries qui se vendent dans les boulangeries au Maroc pour les festivités du 31 décembre. Les gens s’invitent entre eux pour fêter la nouvelle année».

À l’approche des Fêtes, le Marocain a une pensée pour ceux qui vivent ce moment seul. «Je pense beaucoup aux nouveaux arrivants. Certains n’ont pas encore d’amis au Québec. C’est donc une période de solitude pour eux . Si une famille a envie d’ouvrir ses portes à des immigrants, c’est le temps idéal pour le faire», avise-t-il.

Une communauté festive

Pour Monica Florez, l’arrivée du froid n’est pas nécessairement le signe que Noël approche. C’est qu’en Colombie, son pays d’origine, Noël prend l’allure d’une fête de quartier, où se rassemblent amis, familles et voisins, à l’extérieur de la maisonnée. Les plats traditionnels colombiens occupent une place alléchante sur la table.

«Le 24 décembre, on se rassemble entre familles et voisins. On partage un souper qui ressemble à un gros méchoui.

Monica Florez et sa fille devant leur arbre de Noël. (Photo gracieuseté)

On cuisine des plats qu’on ne prend pas le temps de faire tous les jours. Puis, on habille les enfants avec des vêtements neufs», raconte celle qui habite au Québec depuis maintenant 14 ans.

«Au Québec, le froid ne nous permet pas de nous rassembler comme on le faisait en Colombie. Ça vient éteindre un peu l’esprit de Noël, par exemple pour ceux qui viennent d’arriver. Les premières années, ça peut être difficile en tant que nouveaux immigrants. On essaie tout de même de transmettre nos traditions festives aux enfants», ajoute-t-elle.

Chanter, danser et se rassembler

Marie-Flore Nzeba Kalambayi a un tendre souvenir du temps des Fêtes en République du Congo, son pays d’origine.

«Le 24 décembre, vers minuit, nous sortions de la maison en famille pour chanter et glorifier Dieu. Ce n’est pas comme ici, il ne fait pas aussi froid», plaisante-t-elle. Quant au 25 décembre, les chrétiens allaient à l’église. «Nous allions à l’église avec des tenues spéciales. On chantait, dansait et célébrait», se souvient-elle.

Comme au Québec, les familles ont l’habitude de se rassembler et partager du temps ensemble. «Ceux qui ont des moyens préparent des repas spéciaux pour l’occasion. Ma famille n’avait pas beaucoup de moyens, mais dans la basse-cour, il y avait toujours des plats et des breuvages. Noël, c’est une journée qui ne passe pas inaperçue», explique-t-elle.

Les chrétiens ont tendance à recréer «l’ambiance de Noël», par exemple en installant des décorations, des sapins ou des guirlandes. «En Afrique, on essaie de reproduire le «froid» pour refléter le contexte hivernal. On fait un peu de théâtre, mais au Québec, c’est la réalité», lance-t-elle en se référant à toute cette neige qui l’a bien surprise lors de son premier hiver québécois.

Un Noël gourmand

Pour Fabiano Kwizera, originaire du Ouganda, Noël rime avec odeur, et ce, même s’il ne fêtait pas la naissance de Jésus, comme il était, à cette époque, un Témoin de Jéhovah.

Fabiano Kwizera. (Photo archives Ghyslain Bergeron)

«Je me souviens à quel point les odeurs d’épices envahissaient les rues. Ça sentait bon partout. J’ai aussi le souvenir que mes amis économisaient toute l’année pour pouvoir s’acheter le meilleur «outfit» de Noël…»

Aujourd’hui, Fabiano Kwizera est bien content des traditions chrétiennes qui s’arriment avec le temps des Fêtes. «Je me goinfre aux soupers auxquels je suis invité en écoutant des chansons de Noël. Puis, je donne autant de cadeaux que je peux en recevoir», laisse-t-il tomber.

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