Un dîner de Noël particulier… sans jugement

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Par Cynthia Martel
Un dîner de Noël particulier… sans jugement
Malorie, Cédric, Gabrielle Bouthillette-Proulx et Jean-Franc¸ois Ricard. (Photo : Ghyslain Bergeron)

NOËL. Le 19 décembre dans les locaux de La Rue’L, des rires et des sourires s’entremêlent à une musique de Noël. Des discussions fusent dans tous les coins de la salle, et ce, dans une atmosphère sans jugement. Treize jeunes adultes ont participé à une activité qui a contribué à les faire sentir importants.

Depuis quelques années, les employés de l’école La Rue’L, lieu ayant comme mission d’offrir aux jeunes vivant des réalités difficiles des services d’enseignement et d’encadrement personnalisés, organisent un dîner de Noël bien particulier. La veille, la coordonnatrice de l’école, Céline Théoret, et l’intervenante Caroline Boislard décorent minutieusement l’espace et déposent au pied du sapin quelques cadeaux. Le lendemain, les jeunes sont attendus pour 11 h 30.

L’Express a été invité à prendre part à une partie de l’activité qui a débuté avec un jeu de devinettes. Puis, s’en sont suivies de belles conversations sur un fond de musique festive. Certains se mêlaient aisément aux discussions tandis que d’autres se faisaient plus discrets, mais le tout dans le respect de chacun.

Vers 12 h 30, un repas traditionnel a été servi.

En après-midi, un jeu de déballage de cadeaux avec des mitaines de four était prévu, de même qu’un échange de cadeaux. Chaque élève a aussi été invité à apporter un objet significatif.

«Tous les objets seront sur une table. À tour de rôle, l’élève expliquera en quoi cette chose est importante pour lui. Les autres devront deviner c’est quoi. Il s’agit d’un beau moment de partage», explique Mme Théoret.

Ce dîner de Noël apporte beaucoup de douceur pour ces adultes qui ont vécu des parcours épineux. Et pour certains, il s’agit du seul rassemblement qu’ils vivront durant les Fêtes.

«C’est difficile un peu ces temps-ci, ma mère est malade. Je n’ai plus vraiment l’occasion de vivre des soupers de Noël, parce qu’en plus, j’ai perdu ma sœur il y a deux ans, alors ça fait du bien aujourd’hui», exprime Jean-François Ricard.

«Je faisais une petite anxiété avant de venir, parce que je ne savais pas à quoi m’attendre, mais j’avais hâte quand même. C’est le fun ici, car on est accepté comme on est et avec ce dîner, ça m’a aidée à réaliser que j’étais importante. C’est cool qu’ils fassent ça pour nous!» raconte Malorie.

«Moi aussi je faisais de l’anxiété ce matin. Je pense parce que c’est dans un contexte plus intime. Mais quand je suis rentrée tantôt, j’ai tellement trouvé ça beau, je capotais! Juste le fait qu’ils ont pris tout ce temps pour préparer ça, c’est le fun. Je trouve c’est un beau geste d’amour», renchérit Gabrielle Bouthillette-Proulx.

Pour ces derniers, cette activité est une belle marque de récompense en regard de leurs efforts fournis.

«Ils ont vraiment un intérêt pour notre bien-être», indique Jean-François Ricard.

Et ce dîner de Noël reflète bien l’ambiance qui règne au quotidien lors des journées de classe.

«Personne n’est là pour juger», laisse tomber Cédric, sous les approbations de ses camarades.

«On sent que malgré nos différences, on est accepté et qu’il y a beaucoup de respect et d’écoute», ajoute Malorie.

Nul doute que ce dîner de Noël occupera une grande partie du tiroir à souvenirs.

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