Le grincheux de Drummondville

Photo de Michael Deetjens
Par Michael Deetjens
Le grincheux de Drummondville
Sylvain Bibeau estime que les gens plongent trop rapidement (et longtemps!) dans l’ambiance du temps des Fêtes. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Grinch! Cette créature grognonne au pelage vert déteste profondément Noël. Elle s’est donné pour mission d’anéantir les célébrations. Sorti tout droit de l’imagination de l’écrivain Dr. Seuss, ce personnage existe pourtant bel et bien. Drummondville en possède un prototype. Il s’appelle Sylvain Bibeau! En apparence, notre grincheux ne ressemble en rien à son homologue aux poils verts. Ils partagent toutefois un point commun : leur haine de Noël.

Questionné sur les causes de son aversion, notre Grinch n’est pas avare de commentaires.

«Pour moi, dès que l’Halloween est terminée, c’est l’enfer. Ça veut dire qu’on va entrer dans le temps des Fêtes et que Noël arrive! Juste à y penser, je sens mon anxiété monter. J’ai juste hâte au 5 janvier pour recommencer à travailler», confie M. Bibeau.

La frénésie des soirées de Noël plaît à plusieurs, mais notre grincheux n’en fait pas partie. «Je déteste l’aspect hypocrite de ces soirées. Beaucoup de paraître. Certains font même semblant d’être contents de te voir», ajoute M. Bibeau.

L’enthousiasme de certains décourage notre «amant de Noël». «Maintenant, le temps des Fêtes commence beaucoup trop d’avance. J’ai vu quelqu’un qui avait déjà son sapin de Noël au début novembre. C’est presque deux mois d’avance!» Il fait un calcul rapide : «ça fait environ 17 % de l’année dans l’ambiance de Noël! Ça n’a pas de sens!», clame-t-il.

Pour Sylvain Bibeau, les valeurs actuellement véhiculées sont très loin d’être saines. Le côté commercial prend de plus en plus d’ampleur et selon lui, c’est déplorable.

«C’est devenu une course de déballage de cadeaux. Les jeunes n’apprécient plus la valeur de ce qu’ils reçoivent. C’est un cadeau après l’autre et les parents doivent suivre la tendance», dénonce-t-il.

Pour illustrer ce qu’il vit à l’approche des Fêtes, notre grincheux compare sa sensation à une guirlande de Noël qui lui serre tranquillement le cou. «Premier sapin, squick! Première chanson de Noël, squick! Première allusion à un souper de Noël, squick!», illustre-t-il.

Le grincheux qui voulait fuir Noël

M. Bibeau a pourtant essayé d’apprécier le temps des Fêtes. «Une année, je me suis dit que j’allais y aller à fond! Décorations, fêtes, ambiance». Verdict? Rien à faire!

Il a même déjà décrété un Noël «pas de cadeaux» pour s’affranchir de cette pression malsaine. «Même les enfants étaient d’accord. Mais tu arrives dans les soirées et tout le monde en a préparé sauf toi. Ce n’est pas l’idéal», affirme-t-il.

S’il veut fuir Noël, il lui faudra apprivoiser sa voiture!

Au sujet de ses enfants, il explique qu’ils adorent Noël, mais qu’ils sont compréhensifs face à sa situation. «C’est un peu comme si c’était une maladie et qu’ils me supportaient», dit-il à la blague.

Il confie ne pas vouloir «gâcher» Noël. Il veut plutôt le fuir.

«Une année, on est parti au Costa Rica. On part avant Noël, on revient après! Le cadeau, c’est le voyage», raconte-t-il.

Notre Grinch concocte en ce moment son plan pour le Noël à venir. Il songe à se sauver à l’étranger une fois de plus.

Un grincheux au cœur d’enfant

Sylvain Bibeau n’a pas toujours méprisé le temps des Fêtes «interminable». Il suffit de le faire plonger dans ses souvenirs pour que son visage s’illumine à nouveau.

«J’ai de merveilleux souvenirs de mes Noëls d’enfance. J’adorais l’hiver, on avait notre arbre de Noël, on embarquait tout le monde en pyjama dans l’auto pour aller fêter chez la famille», raconte-il avec enthousiasme. Ses yeux se remplissent d’étoiles quand il se remémore son cadeau le plus marquant. «J’avais 8 ans. C’était une boîte de blocs Lego. Elle me paraissait énorme. C’était magique. Je l’ai encore».

«Mon plus beau souvenir a été de voir mon père chanter le Minuit chrétien sans micro à l’Église Saint-Jean-Baptiste pendant la messe de minuit», ajoute-t-il visiblement ému.

«Je veux que les gens reconnectent avec les véritables valeurs du temps des Fêtes, la générosité et l’amour, pas la consommation et le stress imposé», termine le grincheux de Drummondville aux valeurs bien définies.

Partager cet article