Sauvé in extremis après un arrêt cardiaque

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Par Marilyne Demers
Sauvé in extremis après un arrêt cardiaque
Sauvé par deux policiers en civil après un arrêt cardiaque, Gérald Parenteau raconte son histoire. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Près d’un mois après avoir été victime d’un arrêt cardiaque qui aurait pu être fatal dans un aréna où il jouait, Gérald Parenteau pourra chausser à nouveau ses patins. Le Drummondvillois doit sa vie sauve à deux policiers en civil. Témoignage.

Gérald Parenteau est un mordu de hockey sur glace. Il a commencé à jouer au hockey organisé à 13 ans. Aujourd’hui âgé de 70 ans, il se rend à l’aréna de Saint-Cyrille-de-Wendover trois jours par semaine pour pratiquer avec la ligue pro-action.

Le 22 novembre dernier, le septuagénaire embarque sur la glace à l’occasion d’un tournoi organisé par la FADOQ au Complexe sportif Thibault GM à Sherbrooke. Après la première période, il retourne au vestiaire. Puis, c’est le néant total.

Lorsqu’il a repris connaissance le lendemain, il était alité au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Il a été plongé dans un coma artificiel peu après son arrivée à l’hôpital.

Gérald Parenteau n’a aucun souvenir. Ni d’avoir perdu connaissance, ni même d’avoir été transporté en ambulance. Il a subi un arrêt cardiaque. Lorsqu’il s’est effondré, des policiers en civil du Service de police de Sherbrooke se trouvaient au bon endroit, au bon moment.

Simon Lacombe et Samuel Ducharme ont débuté des manœuvres de réanimation cardiorespiratoire (RCR) avant l’arrivée des paramédics. Heureusement, l’aréna était doté d’un défibrillateur, lequel a été utilisé par les deux bons samaritains.

«Il paraît que j’ai repris un grand souffle et que mon visage a rougi. C’est probablement eux qui m’ont sauvé la vie», raconte le Drummondvillois rencontré à son domicile, avec un match de hockey à la télévision en toile de fond.

Le 9 décembre dernier, Gérald Parenteau a rencontré les personnes qui lui ont porté secours au Complexe sportif Thibault GM à Sherbrooke. (Photo: Gracieuseté)

Si Gérald Parenteau n’a aucun souvenir, Simon Lacombe et Samuel Ducharme se rappellent chacune des minutes qu’a duré l’intervention. Ils lui ont raconté lors d’une rencontre au Complexe sportif Thibault GM la semaine dernière.

«À l’hôpital, j’ai dit à ma famille que je voulais les rencontrer. Je voulais les remercier personnellement. J’aurais pu leur écrire un courriel, mais je tenais absolument à les rencontrer. Je n’avais pas de visage à mettre sur ces deux policiers», partage-t-il.

Ayant échappé à la mort subite grâce aux manœuvres de RCR effectuées par les deux hommes et au défibrillateur, Gérald Parenteau veut désormais suivre une formation RCR. Sa fille Karine a proposé à toute la famille d’y prendre part.

«Je veux recevoir la formation, mais j’espère ne pas avoir besoin de m’en servir. Je souhaite qu’il y ait le plus de personnes possibles qui soient formées pour les cours de RCR, tant au niveau sportif que sociale. J’aimerais aussi que les élèves finissants soient formés, ou du moins, sensibilisés à ça», espère le retraité de l’école Jeanne-Mance.

De retour sur ses patins
Gérald Parenteau va mieux. L’ex-enseignant en biologie et écologie est retourné à la maison le 28 novembre, après l’implantation d’un stimulateur cardiaque, communément appelé pacemaker.

Il a reçu un diagnostic d’arythmie cardiaque. Trois artères étaient bloquées. L’une d’elles l’est toujours. Un rendez-vous est prévu avec un spécialiste en janvier. «Mon père est décédé à l’âge de 78 ans, mais il avait des problèmes de santé. Je me disais que je me rendrais à 80 ans. J’aurais pu mourir à 70 ans et pourtant, je me pensais en pleine forme», avance-t-il, ajoutant avoir passé une échographie cardiaque cet automne.

Gérald Parenteau ne pourra reprendre le volant de sa voiture au cours des six prochains mois. Son cardiologue lui a aussi déconseillé de faire du «hockey compétitif».

À peine 24 heures après être sorti de l’hôpital, l’amateur de hockey avait déjà remis les pieds dans un aréna, mais dans les estrades, pour y voir jouer son petit-fils.

Le Drummondvillois passera Noël avec sa famille. Le 26 décembre, elle sera réunie à l’aréna de Saint-Cyrille-de-Wendover pour une huitième année. Pendant trois heures, tous enfileront leurs patins. «La tradition va se poursuivre. Je ne jouerai pas au hockey, mais j’ai l’intention de patiner. Je veux voir si je suis encore capable», souffle le père de trois enfants et grand-père de sept petits-enfants.

Gérald Parenteau n’a peut-être pas été en mesure de terminer le tournoi de hockey auquel il prenait part le 22 novembre à Sherbrooke. Cependant, ce n’est que partie remise.

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