BUDGET. Gérald Cusson, comptable professionnel agréé (CPA) à la retraite, soulève des questions à propos du budget de fonctionnement 2020 de la Ville de Drummondville.
Après la lecture de l’article traitant du budget, publié le 9 décembre dernier et écrit par l’auteure de ces lignes, le Drummondvillois a communiqué avec L’Express pour faire part de ses commentaires et questions.
D’abord, il ne comprend pas comment la Ville peut arriver à une augmentation de 5,5 % du budget.
«Cette année, on parle d’un budget de 127,5 M$ comparativement à 118,9 M$ en 2019. Il s’agit d’un écart de 8,6 M$, donc pour moi ça fait une augmentation de 7,23 %. En fait, si on divise 127,5 par 118,9 on arrive à ce résultat. C’est l’équation qu’on doit faire pour calculer une hausse. Je ne peux pas voir d’où vient le 5,5%» insiste M. Cusson.
En ce qui a trait au taux de taxation, il ne remet pas en doute le pourcentage d’augmentation, mais plutôt comment il a été présenté à la population.
«Cette année, le taux était de 0,805 $ tandis qu’il sera de 0,815 $ pour 2020. Je suis d’accord avec l’augmentation de 1,2 %, parce que j’arrive au même résultat. Mais lorsqu’on ajoute la taxe spéciale de 0,02 $ (pour la nouvelle réserve financière dédiée au réseau routier, à la mobilité et aux transports), le taux de base passe de 0,815 $ à 0,835 $. Or, c’est faux de dire que l’augmentation est de 1,2 %, elle est plutôt de 3,73 %, on ne peut pas les calculer indépendamment. On n’est donc plus en bas du taux d’inflation, comme ils sont fiers de le dire», précise-t-il.
Et cette augmentation, ajoute-t-il, ne tient pas compte de la hausse de la valeur des maisons.
«Pour un citoyen, son compte augmentera de 3,73 %, mais pour un autre, ça pourrait atteindre 5 % si on tient compte de l’augmentation de la valeur de sa propriété.»
Qui plus est, celui-ci est convaincu que cette taxe spéciale de 0,02 $ continuera d’être chargée aux contribuables dans les années à venir.
«L’expérience me démontre que lorsqu’on ajoute une taxe temporaire, elle devient permanente, indique-t-il. Mais je ne veux pas faire de projection, surtout que M. Cusson ne sera peut-être plus là (…) Je veux qu’on me dise la vérité. Qu’on ne vienne pas se péter les bretelles en disant qu’on est mieux qu’ailleurs alors qu’en réalité on n’est pas nécessairement mieux.»
«Comme on dit, tu peux faire dire aux chiffres ce que tu veux et même, sans compter de menterie», laisse tomber le CPA à la retraite.
Gérald Cusson souhaite seulement que ces concitoyens soient bien informés et que leur surprise soit moins grande lors de la réception de leur compte de taxes.
