CONSEIL MUNICIPAL. Le budget de fonctionnement 2020 de la Ville de Drummondville a été adopté lundi soir. Cependant, celui-ci n’a pas fait l’unanimité auprès des élus, alors que le conseiller municipal du district 4, Alain D’Auteuil, a voté contre.
Le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, a présenté son septième et dernier budget de fonctionnement 2020 lors de la séance extraordinaire du conseil lundi soir. À la fin de son discours, le conseiller Alain D’Auteuil a tenu à s’exprimer.
«Je ne dis pas que ce n’est pas bien, sauf que certaines considérations, je pense, n’ont pas été assez comprises ou mises de l’avant. Je me demande, l’environnement et le communautaire sont-ils devenus des enjeux assez importants pour prendre la place qui leur revient de droit, c’est-à-dire, à l’avant-plan? Comme le dit si bien Greta Thunberg, nous n’avons plus de temps à perdre», a lancé celui qui a été élu conseiller du district 4 en juin dernier.
Alain D’Auteuil aurait souhaité que des sommes plus importantes soient allouées à des initiatives environnementales et communautaires, notamment pour la mise en place de la politique de l’arbre et la création d’un budget participatif par quartier.
«Drummondville peut et doit en faire plus. Je pense qu’en temps de crise [environnementale et sociale], on est rendu là, qu’on le veut ou non. Il faut se préparer et je pense que c’est juste logique d’investir plus en prévention pour être résilient», a-t-il indiqué.
Le conseiller du district 5, John Husk, a été le premier à réagir aux propos tenus par Alain D’Auteuil. «Je ne partage pas du tout les propos de M. D’Auteuil à savoir que la Ville n’en fait pas assez. La Ville fait le maximum dans les circonstances. Rien n’est parfait. Il n’y a pas de solutions simples à des problèmes complexes», a-t-il répliqué à son voisin de droite.
John Husk a notamment cité en exemple le plan d’action de la rivière Saint-Germain, le plan de réduction des gaz à effet de serre, le plan d’adaptation aux changements climatiques, l’adoption d’une politique de l’arbre ainsi que l’élaboration du plan de mobilité durable.
Le conseiller du district 8, Yves Grondin, a aussi voulu apporter des précisions. «Vous étiez au comité quand on a décidé de retarder le budget participatif entre autres parce que la personne qui est le pivot de ça est en congé maladie depuis 6 mois. Le maire nous a confié la responsabilité d’aboutir avec ça au printemps», a-t-il fait savoir, en s’adressant à Alain D’Auteuil.
«Au départ, on cherchait un budget de 1%, mais avec tout ce qui a à faire, entre autres au niveau de la mobilité durable et du service communautaire, on a revu à la baisse le niveau d’investissement que ça pourrait présenter pour être capable de faire des pas. Parce qu’un pas dans la bonne direction, c’est mieux que 20 rêves qui n’avancent nulle part», a poursuivi M. Grondin.
Surprise par l’intervention d’Alain D’Auteuil, la conseillère du district 9, Annick Bellavance, s’est pour sa part dite choquée. «Le conseil municipal fonctionne de façon très constructive. Vous ne nous voyez pas nous chicaner de façon à nous lancer la balle en public. On fait ça de façon responsable et mature en atelier. Toutes les questions sont étudiées. On retourne la balle à l’administration quand on n’est pas satisfait. On jase entre nous, on trouve des solutions pour arriver à un consensus pour ne pas que ça vire en chicane ici.»
«Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi M. D’Auteuil n’a pas posé les questions en atelier quand on a parlé du budget. C’est la première fois que j’entends tout ça aujourd’hui. Je suis un peu choquée de ça, a-t-elle ajouté. On est rendu trop tard quand il est temps de voter le budget. Il y a plein de gens qui ont fait des commentaires et le budget a pu être ajusté. Ici, c’est juste un show.»
Le maire Cusson a finalement mis un terme aux échanges entre les élus municipaux.
«Je ne fais pas une sortie pour le plaisir, sauf que le budget, c’est vraiment le cœur de tout ce qui se passe à la Ville. Je voulais qu’il y ait une discussion et que les gens soient au courant qu’il faut se préparer aux changements climatiques. Même les économistes le disent, une crise environnementale, ce n’est pas bon pour les affaires. Il faut être conscient de ça», a expliqué Alain D’Auteuil.
Le budget de fonctionnement 2020 de la Ville de Drummondville s’élève à 127,5 M$.
