Le CIUSSS assure que les délais d’attente en protection de la jeunesse diminueront

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Par Cynthia Martel
Le CIUSSS assure que les délais d’attente en protection de la jeunesse diminueront
(Photo : Unsplash )

SANTÉ. Si les délais d’attente concernant les dossiers en protection de la jeunesse ont été nettement inférieurs à la moyenne provinciale en 2018-2019, le président-directeur général du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec peut déjà affirmer qu’il annoncera des données plus acceptables l’an prochain.   

C’est que dès le dépôt de l’enquête systémique sur la DPJ de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec réalisée par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), le CIUSSS MCQ a mis en pratique les actions découlant des 64 recommandations.

«Nous avons travaillé avec un consultant externe, un expert en protection de la jeunesse, pour nous donner un plan. Nous sommes vraiment, vraiment engagés à améliorer les services pour les enfants et leur famille. J’ai très confiance qu’on va remonter la pente», a précisé Carol Fillion, président-directeur général du CIUSSS, à la séance publique il y a quelques semaines.

Lors de cette soirée, il a exposé qu’en 2018-2019, le délai pour l’évaluation-orientation du dossier se situait à 31 jours, comparativement à 26 jours pour la moyenne provinciale. Trente-neuf jours sont nécessaires avant de pouvoir appliquer des mesures alors que la moyenne provinciale est de 18 jours.

«On sait qu’on doit s’améliorer. L’année prochaine, je vais venir vous parler de plus beaux chiffres, je le sais, car l’année en cours a déjà six mois de passés (mars 2019 à mars 2020) et on voit déjà la différence», a-t-il promis.

Plusieurs actions ont été posées depuis le mois d’août pour assurer une diminution des dossiers en attente en protection de la jeunesse.

D’abord, le Salon des postes en jeunesse a permis de créer 79 nouveaux postes (travailleurs sociaux, psychoéducateurs, éducateurs, techniciens en assistance sociale) qui ont donné l’occasion à des personnes salariées d’en obtenir un.

Le CIUSSS a également procédé à la titularisation de 47 surcroîts de travail qui étaient en place aux secteurs de l’évaluation/orientation et de l’application des mesures.

«L’objectif était de stabiliser les équipes de travail pour diminuer le taux de roulement chez les intervenants et améliorer la stabilité pour la clientèle», indique Julie Michaud, conseillère en communication au CIUSSS MCQ.

Qui plus est, le CIUSSS a accueilli à la mi-octobre 35 nouveaux intervenants aux secteurs de l’évaluation/orientation et de l’application des mesures, à la suite de l’octroi de 3,4 millions $ en protection de la jeunesse.

«Ces embauches visent à diminuer le nombre de jeunes en attente et les délais d’attente aux services. Il faut noter que l’arrivée massive de ces nouveaux intervenants est très récente et les équipes sont à pied d’œuvre pour assurer les transferts de dossiers de façon personnalisée. Les intervenants sont également en période d’accueil et en apprentissage de leurs nouvelles fonctions», souligne Mme Michaud.

Afin d’augmenter le soutien clinique et de supporter de façon toute particulière les jeunes intervenants ayant moins de deux ans de pratique, sept spécialistes supplémentaires aux activités cliniques se sont greffés à l’équipe.

«On a pris des décisions courageuses en ouvrant tout près de 40 postes de plus que le prévoyait le financement obtenu par le ministère. On l’a fait, car pour le comité de direction, c’était essentiel de donner les services dont ont besoin les enfants», expose M. Fillion.

L’organisation poursuivra ses efforts de recrutement pour les postes en services sociaux via la plateforme travaillerensanté.com.

Par ailleurs, le CIUSSS s’engage à prendre en charge à l’intérieur de 30 jours toutes les situations en négligence aux services de proximité et d’offrir davantage de soutien pour l’intégration d’un jeune dans une nouvelle famille d’accueil. La façon de faire les plans d’intervention sera revue pour en augmenter leur qualité.

Miser sur la prévention

D’autre part, le CIUSSS misera sur le programme Agir tôt implanté en juillet 2019. Agir tôt vise à identifier le plus tôt possible les difficultés chez l’enfant, à évaluer son profil de développement, l’orienter vers le bon service et, enfin, lui offrir le soutien dont lui et sa famille ont besoin.

De plus, comme l’avait souligné Robert Levasseur, directeur de la protection de la jeunesse – directeur provincial (DPJ-DP), lors du bilan annuel, il y a une réelle volonté de travailler en amont avec les familles. L’objectif est d’offrir des services ciblés aux jeunes et aux familles afin d’éviter le signalement et/ou le placement.

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