Une maison des fermières à 900 000$… en a-t-on vraiment besoin?

Une maison des fermières à 900 000$… en a-t-on vraiment besoin?
(Photo : Illustration, L'Express)

Saint-Lucien, charmante petite municipalité rurale de 1647 d’habitants (2016). Décor bucolique sans aucun bruit d’usine, car il n’y en a pas. Aucun étranger ici, car il n’y a pas d’activités récréotouristiques. Deux magnifiques rivières traversent notre territoire, mais il n’y a aucun accès municipal. Par contre, la municipalité investira, entre autres, 400 000 $ dans un projet de 900 000 $ pour une maison des fermières qui ne s’autofinancera pas. Vous avez envie de venir vous y établir? Moi, j’ai envie de pleurer, de déménager… Et, pourtant, je suis une fière descendante des familles colonisatrices.

Voici un petit portrait de Saint-Lucien : aujourd’hui, l’église, appartenant à la Municipalité, est inutilisable et demandera un investissement majeur. Demain, après les travaux à l’école, le centre communautaire (avec cuisine) sera vide et un bureau municipal inexistant (sacrifié pour les besoins de l’école). Dans un avenir rapproché, la Municipalité dépensera des sommes astronomiques pour entretenir (chauffage/climatisation, entretien ménager, déneigement, etc.) et modifier ses infrastructures immobilières déjà existantes.

Une maison des fermières de 900 000 $ en plus! En a-t-on vraiment besoin? Poser la question, c’est d’y répondre. Non! Un autre bâtiment à entretenir aux frais des contribuables! Aurons-nous aussi besoin d’employés municipaux supplémentaires pour tout entretenir? Ça devient lourd tout ça! Les fermières ont besoin d’espace, c’est vrai, mais pourquoi la Municipalité doit-elle s’en mêler? Pourquoi un projet de 900 000 $? La Municipalité s’est récemment dotée d’un plan stratégique pour orienter ses décisions. Où est-il? Qu’envoie-t-elle comme message avec une telle dépense? A-t-elle trop d’argent? Si oui, rappelons que le milieu est classé défavorisé par le ministère de l’Éducation. Cela veut dire que les jeunes familles «en arrachent»! Elles apprécieraient sûrement une diminution de leur fardeau fiscal, pas un coin lecture!

Il me manque sûrement plusieurs informations pour comprendre ce qui arrive chez nous et je le souhaite. C’est davantage un conseiller financier dont nous avons besoin. J’invite, à la prochaine réunion du conseil municipal, lundi le 9 décembre à 19 h 30, tous ceux qui, comme moi, tentent de comprendre. Nous aurons besoin de réponses à nos questions. Par contre, serons-nous écoutés avec cœur et passion? J’en doute… nous n’avons pas tous des centaines de milliers de dollars d’argent personnel à investir…

Annie Provencher, citoyenne et contribuable de Saint-Lucien en colère

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