Réapprendre à jouer dehors

Réapprendre à jouer dehors
Les enfants du CPE les Petits lutins reconnectent avec la nature. (Photo : Erika Aubin)

ENFANCE. Jouer dehors, un concept tout simple, mais qui semble avoir perdu en notoriété avec les années. Le centre de la petite enfance (CPE) les Petits lutins, à Drummondville, tente de reconnecter les enfants à la nature en les faisant davantage jouer dans la forêt.   

Deux fois par semaine, les enfants âgés de quatre ans se rendent dans une forêt, située près du boulevard Allard, pour y passer quelques heures.

«On ne prévoit pas d’activité pour eux. Les jeux se décident selon les intérêts, à ce moment, des enfants», souligne Marie-Lène Désilets, conseillère pédagogique.

Questionnée à savoir quel est l’objectif derrière cette initiative, elle explique : «Quand les enfants jouent dehors au CPE, ils sont entourés d’objets qui ont déjà une vocation éducative; des petites autos, des glissades, des pelles, des sceaux. En les amenant en forêt avec aucun but précis, ils créent eux-mêmes leurs jeux. Ça touche beaucoup leur créativité».

Cette approche s’inscrit dans le projet pilote ALEX, lancé par l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). Ce programme de pédagogie par la nature insiste sur l’importance pour les enfants de jouer le plus souvent et le plus longtemps possible à l’extérieur.

La première fois qu’ils se sont rendus dans la forêt, les enfants ont pris des branches et ont frappé des arbres. «Il faut croire qu’ils avaient un grand besoin de se défouler. Ç’a été un bon moment pour leur expliquer qu’ils pouvaient frapper les arbres morts au sol et non ceux qui sont debout», raconte Mme Désilets. Puis, ils ont enchaîné avec un jeu de cachette. Lors d’une autre sortie, ils ont rassemblé un grand tas de branches. «Les enfants s’entraîdaient à tirer les troncs. On ne sait toujours pas ce qu’ils veulent faire avec cela, mais on les laisse aller», lance-t-elle.

Les jeunes du CPE des Petits lutins expérimentent le programme ALEX depuis octobre et déjà les bénéfices se font ressentir. «Même ceux qui n’aiment pas jouer dehors veulent venir en forêt. Ils ont toujours hâte à la prochaine sortie. Également, cela a un impact positif sur leur sommeil. Les parents en témoignent», fait savoir la conseillère pédagogique.

Éventuellement, le CPE souhaite augmenter les plages horaires des sorties et intégrer des groupes d’âge différents. «On aimerait dîner en forêt et même y faire les siestes», fait savoir Marie-Lène Désilet.

Le GARAF transmet son amour pour la nature dans le cadre d’activités à l’extérieur avec des enfants issus du CPE les Petits lutins.

GARAF et l’amour de la nature  

Qui de mieux que les élèves du GARAF, un programme particulier en environnement et conservation de la biodiversité de l’école Jean-Raimbault, pour transmettre l’amour de la nature? Les étudiants de cinquième et quatrième secondaires de GARAF se sont joints au projet ALEX en proposant de créer des ateliers à l’extérieur pour les tout-petits.

Mercredi, lors de leur sortie en forêt, les enfants du CPE étaient donc accompagnés par des adolescents, qui se sont autant amusés qu’eux. Ils ont profité du plein air sur le terrain Canimex, à Saint-Nicéphore.

«On a préparé des activités qui vont leur permettre de redécouvrir la nature. Par exemple, mon équipe et moi avons mis sur pied un safari. On a accroché des photos d’animaux sur les arbres. En se promenant de photo en photo, les enfants devaient trouver le nom de l’animal et l’action que celui-ci fait», rapporte Élodie Picotin, une étudiante de quatrième secondaire.

Pablo Desfossés, fondateur du GARAF et professeur, explique le but de cette implication: «Nous avons commencé le 27 septembre dernier, lors de la Marche pour le climat, à faire de la sensibilisation. C’est un axe que GARAF souhaite développer davantage. Ces ateliers sont notre tremplin qui nous plongera au cœur de ce nouvel axe de développement, que l’on a nommé l’éducation et la sensibilisation».

 

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