«Si Rona avait fermé, j’aurais sollicité tous ses employés» – Jean Martin, directeur chez Laferté

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Par Jean-Pierre Boisvert
«Si Rona avait fermé, j’aurais sollicité tous ses employés» – Jean Martin, directeur chez Laferté
Le marché de la rénovation se porte bien à Drummondville. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

L’industrie de la rénovation se porte très bien à Drummondville.

Si la décision de Lowe’s Canada de fermer 34 magasins Rona au Canada a épargné celui de Drummondville, c’est parce que celui-ci n’est pas «sous-performant», pour employer l’expression utilisée dans le communiqué de la compagnie en guise de motivation de cette restructuration.

Et si le magasin de Drummondville n’est pas sous-performant, c’est que le marché de la rénovation, tout comme d’ailleurs celui de la construction neuve, est en bonne santé dans la région.

Le journal a souhaité s’entretenir avec des employés et des dirigeants de Rona à Drummondville, mais ils ne pouvaient faire de commentaire nous invitant à communiquer avec la maison-mère, à Boucherville.

Toutefois, chez Laferté, le directeur Jean Martin a accepté de discuter de la situation. «Le marché de la rénovation à Drummondville est excellent. Tous les entrepreneurs, petits et grands, travaillent et ils en ont par-dessus la tête. Il y a peut-être un petit ralentissement en ce temps-ci, mais c’est normal. Non seulement il y a beaucoup de travail mais il faut aussi considérer le fameux problème de la pénurie de personnel. Par exemple, ici nous avons quatre chauffeurs pour les camions-girafle, qui font la livraison, mais il nous en faudrait huit. La livraison est un service très occupé, il n’y a pas de temps mort», de mentionner M. Martin qui précise que Rona ne fournit pas ce type de service.

En fait, la pénurie de personnel est telle que Jean Martin laisse tomber ceci : «Si Rona avait fermé à Drummondville, j’aurais sollicité tous ses employés. Ils n’auraient peut-être pas tous accepté mais ça démontre que les besoins sont grands et c’est vrai pour toutes les entreprises».

À l’APCHQ

À la succursale drummondvilloise de l’APCHQ, le directeur général Denis Sauvageau abonde dans le même sens.

«La rénovation se porte bien et l’une des raisons est que le parc des maisons vieillissantes va en s’agrandissant. On voit souvent des propriétaires qui désirent apporter des modifications, soit parce que les enfants sont partis, soit parce qu’ils se refusent à déménager», de mentionner M. Sauvageau qui lui aussi voit l’éléphant dans la pièce, le manque de main-d’œuvre.

«Les rénovateurs ne manquent pas de boulot. Il n’y a pas plus d’entrepreneurs mais leur tâche augmente et la valeur des permis est également en hausse. Je connais des rénovateurs qui doivent refuser des contrats. Pour être certain d’embaucher un entrepreneur, il faut réserver longtemps d’avance», ajoute-t-il, soulignant que 80 % des membres de l’APCHQ (Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec) sont des rénovateurs.

Selon des données du bulletin de l’APCHQ, le premier semestre de 2019 montre qu’à Drummondville la valeur moyenne des permis de rénovation est passée à 16 360 $ pour une hausse marquée de 23 %, et ce même si le nombre de ces permis a connu une baisse de 5 %. «Quand on parle d’une rénovation d’une valeur de 16 000 $ c’est qu’elle n’est pas mineure», fait-il remarquer.

À cela, il faut bien sûr ajouter une donnée qui n’existe pas dans les livres, à propos de ceux qui entreprennent leur propre rénovation.

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