École de pilotage : le maire Cusson fait-il volte-face? (tribune libre)

École de pilotage : le maire Cusson fait-il volte-face? (tribune libre)
(Photo : Illustration, L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Le conseil municipal a émis une motion le 19 août exigeant un règlement régissant les activités de l’aéroport et admettant du même coup un problème avec la gestion de l’aéroport en raison de l’école de pilotage. Le conseil a mis sa subvention de 300 000 $ à la SDED (gestionnaire de l’aéroport) conditionnelle à l’adoption d’un règlement. Les citoyens ont compris que la ville allait enfin agir dans le dossier et restreindre l’usage pour relocaliser l’école de pilotage. Or, il n’en est rien. Le maire annoncera quelques mesures sans plus. Le maire fait-il volte-face et permet à Sélect aviation de continuer à déranger les citoyens?

Le maire Cusson cédera-t-il devant le lobbyisme et la pression exercée par Sélect Aviation? En encadrant avec des heures de décollage, on autorise à déranger les citoyens durant toute la journée. Ce règlement ramène les citoyens à la case départ. Pourquoi donc favoriser Sélect Aviation avec un règlement qui lui permet de continuer ses activités? Quand est-ce qu’on va penser aux centaines de familles qui ne peuvent plus faire d’activités à l’extérieur? Pour dire les choses telles qu’elles sont : l’influence de la SDED sur les décisions prises par la Ville a de quoi inquiéter. La SDED contrôle-t-elle la ville à la place des élus?

Comment la SDED, comme gestionnaire, peut-elle refuser de restreindre l’usage pour que les cours d’aviation ne soient pas permis à l’aéroport au détriment de la qualité de vie des citoyens? Pourquoi Sélect Aviation peut-elle utiliser un bien public sans frais contre des citoyens?

La très forte croissance des activités de Sélect Aviation laisse présager un élargissement des troubles de voisinage pour le futur. Pourquoi ne pas régler la problématique maintenant? Elle ne fera qu’empirer. L’aéroport sert présentement de manière presque exclusive à des cours de pilotage.
Un règlement qui autorise l’école de pilotage, c’est comme si la pollution pouvait être acceptable selon l’heure de la journée. Aucun citoyen situé sous le corridor aérien ne peut accepter de vivre dans ces conditions.

Tout comme c’est le cas de Waste Mangement, Sélect Aviation a fait du lobbying à droite et à gauche auprès des élus, auprès des gens d’affaires, laissant croire que la compagnie est un bon citoyen corporatif. Les citoyens, pourtant propriétaires de l’aéroport, sont les grands oubliés. Ils doivent subir les avions qui tournent en rond aux 3 minutes pour les cours de pilotage. Le parallèle avec l’autre gros dossier de la ville en environnement est intéressant parce qu’il révèle une tendance : l’incapacité à régler les dossiers. Dans le cas de WM, n’ayant pas réglé le dossier clairement, l’ayant laissé trainer, la Ville est maintenant aux prises avec un dossier plus compliqué.
Aujourd’hui, Waste Managent poursuit la ville. Est-ce que Sélect Aviation fera de même dans le futur? Les visées de croissance de l’entreprise ne correspondent pas avec la réalité du milieu autour de l’aéroport. C’est un mariage impossible. Ce n’est pas en laissant trainer ce dossier qu’il se règlera de lui-même. Avec un règlement qui ne fait l’affaire de personne, le maire reporte le problème indéfiniment. La relocalisation de l’école de pilotage est la seule option.

Daniel Dumas, Chemin Hemming (Drummondville)

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