Patrick Sénécal et la peur de mourir

Patrick Sénécal et la peur de mourir
Le nouveau roman de Patrick Sénécal, Ceux de là-bas, est disponible en librairie depuis peu. (Photo : archives)

LITTÉRATURE. Patrick Sénécal a peur de mourir. Dans son plus récent roman, Ceux de là-bas, l’auteur drummondvillois a mis en récit cette peur parce que, selon lui, «côtoyer la bête est le meilleur moyen de l’apprivoiser». 

«Victor Bettany travaille comme psychologue au Cégep de Drummondville. À l’aube de la cinquantaine, il a peur de la mort, comme moi, décrit Patrick Sénécal. Sa femme est décédée il y a quelques années, mais il vit tout de même bien sa vie jusqu’au jour où il va voir un spectacle d’hypnose à Trois-Rivières. Il monte sur la scène, même s’il n’en avait pas envie. À son réveil, tout le monde est mort, y compris l’hypnotiseur».

Fidèle à son habitude, Patrick Sénécal entraîne ses lecteurs dans une enquête, teintée par le suspense et le fantastique.

C’est la première fois qu’il écrit sur la mort de façon consciente et directe. «C’est une peur qui ne s’arrange pas avec les années, évidemment. Donc, je me suis dit que ça pourrait être bien d’écrire là-dessus, peut-être que ça allait m’aider à mieux comprendre», lance Patrick Sénécal.

Est-ce qui a finalement réussi à apprivoiser la bête? «Je vois un peu plus clair… Je me suis rendu compte que ce qui m’effraie réellement, c’est de ne pas savoir ce qu’il y a après. C’est une peur vaine, car je ne saurai jamais».

Ceux de là-bas

Esprit sombre

Depuis qu’il a 12 ans, Patrick Sénécal s’amuse à écrire des histoires d’horreur. Si plusieurs se demandent où il trouve ses idées aussi sombres, même lui n’en est pas certain. «C’est intrinsèque. Toute cette noirceur qui sort de moi par mes écrits, c’est parce qu’elle a besoin de sortir. Ça apporte un équilibre dans ma vie et c’est libérateur», réfléchit-il.

Ses idées surviennent surtout lorsqu’il s’adonne à des tâches quotidiennes. «Ça peut surgir quand je marche dehors, quand je prends ma douche ou quand je fais la vaisselle. Je ne provoque pas mes idées. Si un jour je pense à un roman romantique, je vais l’écrire, mais pour l’instant, les idées qui me passent par la tête sont plus sombres», raconte-t-il.

Ce ne sont pas toutes ses idées qui sont bonnes, selon lui, mais dans certains cas, elles restent et se forgent tranquillement. C’est à ce moment que le maître du suspens s’installe avec des feuilles de papier, un crayon et qu’il prend des notes.

Malgré que ses histoires relèvent de la fiction, Patrick Sénécal aime les mettre en scène dans des environnements bien réels. Plusieurs de ses romans, dont son plus récent, Ceux de là-bas, se déroulent à Drummondville, sa ville natale.

«Je me suis donné comme défi de toujours parler de Drummondville dans mes romans, pour rendre hommage à mes racines, explique-t-il. Plus un environnement est réel et reconnaissable, plus l’effet sera fort lorsque l’horreur arrive dans l’histoire. Les lecteurs ont été réconfortés par une ambiance qu’ils connaissent et tout à coup, l’horreur perturbe tout. C’est très efficace».

Ceux de là-bas est un roman très noir qui explore les ténèbres des personnages. «Il y a quelque chose de très intimiste et personnel dans ce livre», avoue-t-il. Les lecteurs vivront des émotions fortes.

«Bien des gens n’aiment pas l’horreur au départ. Puis, ils se rendent compte que l’horreur vient avec un aspect psychologique très fort et ça les allume. On a tous un peu de noirceur en nous», laisse tomber Patrick Sénécal. Et quand il est question de noirceur, on sait que l’auteur à succès y connaît quelque chose!

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