Martin Champoux nommé porte-parole en matière de communications

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Par Cynthia Martel
Martin Champoux nommé porte-parole en matière de communications
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s’est joint au député de Drummond, Martin Champoux, mercredi, dans quelques-unes de ces rencontres. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

POLITIQUE. Le député de Drummond, Martin Champoux, s’est vu confier la responsabilité des Communications (Patrimoine) au sein du cabinet fantôme du Bloc québécois (BQ), qui a réussi à faire élire 32 députés aux élections du 21 octobre dernier.

Le chef du Bloc Yves-François Blanchet en a fait l’annonce mercredi lors du dévoilement de son cabinet fantôme, soit l’équipe de députés appelés à défendre les différents dossiers chauds à la Chambre des communes dès la rentrée parlementaire.

«Je n’ai pas eu une longue réflexion dans le cas de Martin, c’était très clair, surtout compte tenu de son expérience passée (avec les communications)», n’hésite pas à dire M. Blanchet lors d’une entrevue accordée à L’Express, mercredi, dans les nouveaux bureaux du député.

Le chef a décidé de diviser les responsabilités liées au Patrimoine, comme il s’agit de dossiers «importants», à ses dires. Le volet Arts et Culture a été confié à Caroline Desbiens, députée de Beauport—Côte-de-Beaupré—Île d’Orléans—Charlevoix.

Pour M. Champoux, cette nomination constitue une marque de confiance significative étant donné l’importance des dossiers qui relèveront dorénavant de lui, notamment les enjeux entourant les géants du web, communément appelés les GAFAM.

«Nous ne ménagerons aucun effort pour que les diffuseurs de contenu en ligne paient leur juste part de taxes. Il est grandement temps que nos créateurs, nos artistes reçoivent autre chose que des miettes en redevances pendant que les multinationales du web s’enrichissent à coups de milliards», avertit M. Champoux.

«On s’engage à ce que 40 % des royautés soient réservés au secteur francophone des arts et divertissements, mais aussi des médias, indique M. Blanchet. Ce ne sera pas une petite bataille, car je ne suis pas convaincu, entre autres, que les Conservateurs vont porter ça ailleurs au Canada, alors ce sera à nous de nous assurer que tout le monde tient parole et d’en faire le meilleur programme possible. Si on ne met pas de pression et que Martin ne se lève pas dès janvier au Parlement, bien ça passera sous le tapis et il n’est pas question que ça arrive.»

De son côté, M. Champoux a confiance que le Bloc québécois, fort de ses 32 députés, arrivera à mener ses «combats» avec plus de facilité.

L’ancien animateur de radio et de télévision aura également comme mandat de garder l’œil sur le CRTC, l’organisme fédéral régissant les télécommunications.

«Il faut toujours garder l’œil ouvert sur le CRTC pour les intérêts québécois, car ce n’est pas toujours un réflexe naturel. Ça prend un chien de garde et il est revenu!» lance-t-il.

«Ultimement, la proposition du Bloc, c’est un conseil québécois des radiocommunications qui relèverait du gouvernement du Québec. Les équipements et règlementations liés aux télécommunications sont fondamentaux comme véhicule d’une culture. Laisser ça au contrôle de gens qui sont passablement assujettis au lobby de ce qui est techniquement un cartel, c’est un peu délicat pour la nation québécoise», estime le chef.

En marge de cette importante responsabilité, Martin Champoux assure qu’il respectera ses engagements.

«Mes nouvelles fonctions ne m’éloigneront pas de ma promesse de prendre soin de nos agriculteurs ni de celle de pousser fort sur le projet de train à grande fréquence afin de mieux desservir la région. Nous irons aussi de l’avant avec nos idées de valorisation de l’achat local. Mais surtout, il est clair que ce sont toujours les citoyennes et les citoyens qui passeront en priorité. Les gens qui ont besoin de leur député pour faire avancer leurs dossiers pourront toujours compter sur mon équipe et moi», soutient-il.

Le dossier de l’internet haute vitesse en région devra être traité en priorité, selon lui.

«Je l’ai dit maintes fois pendant la campagne, je le répète aujourd’hui, ça n’a aucun sens qu’en 2019 des travailleurs autonomes, des entreprises ou des agriculteurs ne puissent pas mener leurs opérations adéquatement à cause du laxisme de tous les intervenants dans le développement d’internet haute vitesse en région. Ce n’est plus simplement un caprice de divertissement de gens qui veulent regarder leurs séries le soir sur des chaînes en ligne. Par exemple, lors de ma campagne, j’ai visité une entreprise de Saint-Brigitte-des-Saults qui était incapable de robotiser ses activités à cause de ça.»

«Nous allons talonner le gouvernement dès le départ là-dessus et on ne lâchera pas le morceau tant que ce ne sera pas réglé», promet-il, ajoutant qu’il fera équipe avec son collègue député Sébastien Lemire, d’Abitibi-Témiscamingue, responsable du développement économique des régions.

Bref, c’est un mandat empreint de défis qu’entreprend le député de Drummond qui savoure encore humblement sa victoire remportée par une forte majorité.

«Cette bonne majorité-là vient avec la pression de faire en sorte que les gens ne regrettent pas leur choix. Je suis très conscient de la valeur du mandat qui m’a été confié et des attentes des gens (…) Je pense qu’on va avoir un beau mandat d’apprentissages et qu’on va être extrêmement efficaces dans nos actions», conclut-il, sous le regard approbateur de son chef.

Les bureaux du député de Drummond se situent dans les anciens locaux de l’ex-député François Choquette, soit au 150, rue Marchand.

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