La seconde exposition d’eXcentrer arrive à la Galerie d’art Desjardins

La seconde exposition d’eXcentrer arrive à la Galerie d’art Desjardins
Jusqu’à ce que la mort nous sépare, une œuvre de Céline B. La Terreur. (Photo : gracieuseté Mike Patten)

EXPOSITION. La Galerie d’art Desjardins présentera Les mémoires vagabondes à compter du 8 novembre prochain. Il s’agit de la seconde exposition d’eXcentrer, une série qui en compte quatre. Celle-ci porte sur les thèmes de l’histoire, l’archive et la mémoire.

Cette fois-ci, ce sont les œuvres de Jean-Michel Leclerc, Gwenessa Lam, Céline B. La Terreur et Laurent Craste qui seront mis de l’avant dans l’exposition Les mémoires vagabondes.

Le choix des thématiques, des artistes et des œuvres est fait de manière collaborative dans le cadre d’une résidence de commissariat réalisée par Marthe Carrier (Galerie B-312), Stéphanie Chabot (Centre des arts actuels Skol), Emmanuelle Choquette (Arprim, centre d’essai en art imprimé) et Émilie Granjon (CIRCA art actuel).

Et si le mot «histoire» s’accordait au pluriel?

La mémoire entretient une relation complexe avec l’histoire : les traces visuelles, les archives, les témoignages — l’ensemble de ce que l’on pourrait qualifier de preuve documentaire — nourrissent la connaissance historique.

Mais le travail de la mémoire n’appartient pas qu’à l’historien, il est collectif et repose sur un équilibre précaire entre objectivité et subjectivité. C’est dans cette tension que se situent les œuvres de l’exposition Les mémoires vagabondes, entre fiction et critique de la représentation historique.

Jean-Michel Leclerc puise des images dans des journaux, revues et périodiques datant du 20e siècle qu’il s’approprie de manière sensible. Alors que les archives qu’il sonde retracent les paysages sociopolitiques à différents moments de l’histoire moderne, ses œuvres proposent plutôt des récits imaginés, laissant place à l’interprétation et la projection.

Si l’approche de M. Leclerc évoque le caractère imprécis et flou de la mémoire, Gwenessa Lam évolue également dans cette voie avec la pièce Shilu Tower, une reproduction d’un dessin grand format fait par l’artiste qui représente une tour d’origine chinoise appelée «diaolou», entre logis et rempart. Jouant dans un registre de la séduction, le dessin de cette icône d’architecture permet d’aborder des questions de représentation et d’identité culturelle à travers le souvenir à la fois idéalisé et théâtralisé.

Pour sa part, Céline B. La Terreur convoque une iconographie associée à une reconnaissance collective qu’elle met en dialogue avec des problématiques sociales souvent cachées. Jouant dans une esthétique de séduction qui rappelle l’ornementation, les tableaux et la sculpture Jusqu’à ce que la mort nous sépare forment une série qui s’inscrit dans un corpus d’œuvres qui critique l’attitude d’aveuglement ayant trop souvent cours dans nos sociétés par rapport à la violence conjugale.

Les sculptures de Laurent Craste remettent elles aussi en question la signification d’objets en apparence ornementaux. S’inspirant de modèles originaux de porcelaines européennes des 18e et 19e siècles, il procède par altérations et détournements afin de transformer les sujets traditionnellement véhiculés par ces objets de luxe. Par ce jeu de détournement non sans une pointe d’humour, l’artiste nous amène à réfléchir sur les systèmes et le langage d’expression du pouvoir dominant.

Le vernissage de l’exposition Les mémoires vagabondes aura lieu le 8 novembre prochain, à compter de 19 h, à la Galerie d’art Desjardins. Ce sera l’occasion de rencontrer les artistes et les commissaires de cette deuxième exposition d’eXcentrer. (EA)

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