DRUMMOND. Alors que plusieurs municipalités de la région ont rapidement mis sur pied un centre pour sinistrés à la suite de la tempête automnale de vendredi, d’autres n’ont pas su réagir promptement pour aider leurs citoyens.
C’est le cas de Saint-Lucien qui, selon une citoyenne de l’endroit, Nathalie Mercier, a vraiment tardé à informer les gens de la situation exceptionnelle vécue dans la région.
«J’ai tenté de savoir si Saint-Lucien avait pris des mesures pour accompagner certains citoyens qui étaient privés d’électricité, comme la mise sur pied d’un centre pour sinistrés, mais je n’ai rien vu nulle part avant dimanche après-midi, rien notamment sur le site web de la Municipalité», a déploré Mme Mercier.
«Je comprends qu’il n’y avait pas d’électricité non plus à l’hôtel de ville, mais il devrait y avoir une génératrice pour pouvoir indiquer rapidement sur le site web un numéro de téléphone où appeler pour avoir de l’aide. Peut-être y aurait-il lieu d’avoir une entente avec Drummondville dans des circonstances comme celles-là? On n’avait pas de nouvelles, rien», a confié la citoyenne qui a été en mesure de se débrouiller pour aller faire l’achat d’une génératrice à Saint-Hubert.
Dans un avis publié dimanche sur le site web de Saint-Lucien, la Municipalité avise que des équipes d’Hydro-Québec travaillent sur le terrain. À la fin du bref communiqué, un numéro d’urgence y est laissé pour les citoyens qui auraient besoin d’hébergement.
«Ce qui était devenu dangereux aussi, c’est la chute d’un arbre sur le chemin Hemming dans un secteur où se trouve une courbe. Il n’y avait pas d’indication pour faire attention ou demander de ralentir. Une voie a été dégagée pour passer, mais ce n’est que dimanche que les deux voies ont été libérées. Je n’ai rien contre les services de secours ou contre Hydro-Québec qui travaillent 16 heures par jour, mais, à mon avis, il est irresponsable de la part de la Municipalité de Saint-Lucien de n’avoir rien fait», a dénoncé Mme Mercier qui était toujours privée d’électricité lundi après-midi, plus de 72 heures après l’avoir perdu. «Le problème majeur en campagne, c’est qu’on n’a pas d’eau quand on perd l’électricité», précise-t-elle.
Mme Mercier espère que cette situation servira de leçon et que Saint-Lucien saura quoi faire la prochaine fois pour informer ses citoyens.
Lundi, en fin de journée, un autre communiqué a été publié informant les citoyens qui n’auraient toujours pas d’électricité mardi, que de l’eau potable et des chandelles seraient à leur disposition au bureau municipal. Le Carrefour Saint-Félix, à Saint-Félix-de-Kingsey, serait également ouvert aux Luciennois.
Au moment d’écrire ces lignes, ni le directeur général ni la mairesse Diane Bourgois n’avait retourné nos appels.
Ailleurs dans la MRC de Drummond, diverses mesures d’aide ont été mises en place pour accommoder les citoyens.
Drummondville
À Drummondville, un centre de services aux sinistrés a ouvert au Centre communautaire Drummondville-Sud, samedi. Il était toujours accessible lundi.
Par ailleurs, soulignons que lors de la dernière séance du conseil municipal, les élus de Drummondville ont adopté la révision de leur plan municipal de sécurité civile.
«L’Organisation municipale de sécurité civile de Drummondville est en place (…) Il y a une quinzaine de missions mises en place pour gérer des crises de mesures d’urgence. L’aide aux sinistrés en fait partie», indique Andrew Barr, chef de division au Service de sécurité incendie et sécurité civile de Drummondville et coordonnateur adjoint des mesures d’urgence à la Ville de Drummondville.
Durham-Sud
À Durham-Sud, la totalité des maisons (445) était plongée dans le noir. Une génératrice a été installée à la salle des loisirs samedi afin que les citoyens puissent y avoir accès le lendemain.
«Samedi, des bénévoles ont acheté de la nourriture et des breuvages pour servir trois repas dimanche. Des pompiers ont également apporté de l’eau à certains résidents», explique le maire Michel Noël.
Lundi en milieu de journée, il ne restait qu’une vingtaine de maisons à rebrancher. Le centre n’était donc plus nécessaire, mais la Municipalité avait quand même prévu de l’aide pour les sinistrés.
«Si nécessaire, en collaboration avec l’Office municipal d’habitation, on ira porter des breuvages et de la nourriture à chacune des maisons.
Une citoyenne de Durham-Sud, qui gère un petit commerce au sein de la municipalité, a critiqué les services offerts au sein de la municipalité.
«Je suis une citoyenne de Durham-Sud et je veux mettre au courant les autorités et la population que, depuis la perte d’électricité de hier (vendredi) bien des gens auraient été oubliés n’eût été de l’entraide des citoyens. Le restaurant des Érables a donné de la soupe et l’épicerie a aidé un peu. Les mesures d’urgence ont été déployées dimanche, le jour où l’électricité est revenue», a écrit la dame dans un courriel adressé à L’Express. Elle a préféré que son nom ne soit pas publié.
L’Avenir
Une centaine de résidences étaient privées d’électricité à L’Avenir samedi où des pompiers se sont assurés que les installations de génératrice étaient adéquates. Une personne seule a été relocalisée. Les citoyens pouvaient s’approvisionner en tout temps en eau potable à l’extérieur de la salle des loisirs. Lundi soir, à la Maison de la culture, un repas a été servi.
Notre-Dame-du-Bon-Conseil
Du côté de Notre-Dame-du-Bon-Conseil Paroisse, les pompiers et des gens du SIUCQ ont pris soin de faire du porte-à-porte dimanche pour s’assurer du bien-être des résidents. De la soupe et du café étaient servis à l’hôtel de ville sans oublier que de l’eau était offerte gratuitement.
«Certains citoyens qui n’avaient pas de chauffage à la maison ont pu être hébergés à l’hôtel aux frais de la Municipalité», fait savoir Valérie Aubin, directrice générale.
À Notre-Dame-du-Bon-Conseil Village, un centre d’aide aux sinistrés a aussi été aménagé au centre récréatif Léo-Paul Therrien samedi et dimanche.
«Il n’y a pas eu grand-monde, car tous les citoyens sont branchés à l’aqueduc et aux égouts. La plupart ont su se débrouiller. On a toutefois accueilli des citoyens de Notre-Dame paroisse», indique Isabelle Dumont, directrice générale.
Saint-Bonaventure
Les pompiers de Saint-Bonaventure ont rapidement sillonné les rues des secteurs privés d’électricité pour faire état de la situation. Le tiers des résidences était plongé dans le noir. La Municipalité a donc pris la décision de mettre le Chalet Fafard à la disposition de ses citoyens, samedi à 16 h, où des rafraîchissements étaient offerts.
«La plupart des gens ont des poêles à bois ou de petites génératrices, donc ça s’est bien passé», indique le maire Guy Lavoie.
Sainte-Brigitte-des-Saults
À Sainte-Brigitte, l’inspecteur municipal a rapidement identifié les routes encombrées d’arbres et de branches avant d’en priver l’accès. La Municipalité a réussi à faire fonctionner l’aqueduc pour fournir les résidents en eau.
«Le centre communautaire était ouvert en cas de besoin, mais on n’a pas eu tant de demandes. Ce qu’on s’est aperçu par contre, c’est que la communication était difficile. Le réseau cellulaire était faible et les téléphones fixes ne fonctionnaient pas pour la plupart. On veillera à ajouter un volet communication dans notre prochain schéma de couverture de risques», laisse entendre le maire Jean-Guy Hébert.
Saint-Cyrille
Dès samedi, les résidents de Saint-Cyrille-de-Wendover pouvaient se rendre à la salle La Flèche d’or pour se nourrir, y loger ou simplement pour se réchauffer. Lundi, la Municipalité maintenait toujours ses mesures d’aide, bien que la situation était revenue à la normale dans la majorité des foyers.
Des équipes de bénévoles ont passé dans les secteurs touchés pour s’assurer de la sécurité de chacun.
Saint-Edmond-de-Grantham
Du côté de Saint-Edmond, aucune mesure particulière n’a été mise en place étant donné que la situation s’est résorbée samedi en début de journée.
Saint-Eugène
Les pompiers de Saint-Eugène ont été a pied d’oeuvre 24 heures sur 24 jusqu’au dimanche.
«Ils ont fait de la prévention, notamment en faisant des rondes dans les rues, ils ont apporté les fils brisés aux employés d’Hydro-Québec, ils ont offert de l’eau et ont identifié les personnes plus vulnérables dans le but de les visiter et de leur conseiller de se trouver un hébergement», explique Maryse Desbiens, directrice générale.
Saint-Germain-de-Grantham
Les citoyens de Saint-Germain, tout comme leurs voisins, ont eu plus de chance. Très peu de résidences ont été touchées, quelques dizaines tout au plus. Au dire de la directrice générale Nathalie Lemoine, les premiers répondants ont cogné à chacune des portes pour s’assurer de l’état des citoyens.
Saint-Majorique-de-Grantham
Tous les corps de travail de Saint-Majorique-de-Grantham ont été sollicités pour assurer la sécurité de la population et des routes. Plus de 75 % de la population a été privée d’électricité. Samedi, les élus et les pompiers se sont aussitôt présentés à chaque résidence pour s’assurer de la sécurité et des besoins de la population. Un second suivi a été fait lundi matin auprès des quelques résidents qui étaient toujours sans électricité. Des dispositions ont été prises pour que ces derniers aient accès à divers services.
Wickham
À Wickham, un centre d’aide aux sinistrés a aussi ouvert ses portes samedi. Aucun repas n’était servi sur place, mais des micro-ondes étaient disponibles. Les citoyens pouvaient toujours s’y rendre lundi soir.
Également, tous les citoyens qui avaient besoin d’eau potable pouvaient se présenter avec leurs contenants au centre communautaire.
Saint-Félix-de-Kingsey
Finalement, Saint-Félix-de-Kingsey a rendu accessible dès samedi la salle Claude-Francoeur située dans le Carrefour St-Félix.
Précisons qu’il a été impossible d’obtenir les informations auprès de ces municipalités : Lefebvre, Saint-Guillaume et Saint-Pie-de-Guire.
(Avec la collaboration de Cynthia Giguère-Martel)
