Foudroyer des planches de bois, la passion artistique de Marco Bégin

Foudroyer des planches de bois, la passion artistique de Marco Bégin
Marco Bégin (Photo : Erika Aubin)

ART. Marco Bégin n’est pas un artiste comme les autres; il électrise des planches de bois. L’électricité, qui cherche à se rejoindre au milieu, fracasse la planche et crée ainsi des dessins abstraits, qui ressemblent bien souvent à des arbres.

Marco Bégin cherchait à travailler le bois, mais d’une façon qui n’avait jamais encore été faite. «Ça fait des années que je me casse la tête à trouver un art différent et unique», lance-t-il.

Après de longues recherches et plusieurs expériences ratées, l’artiste a finalement fait la découverte, il y a quelques mois, que d’électrocuter une planche de bois allait la transformer en une œuvre d’art.

Le transformateur prend le courant d’une prise standard et le converti avec un voltage plus élevé.

D’abord, le fin connaisseur en électricité a fabriqué un transformateur qui utilise le courant d’une prise standard et le transforme en un courant de plusieurs milliers de volts. Il met un bout de métal, qui sert à conduire l’électricité, à chacune des extrémités d’une planche de bois sec.

Ensuite, il enduit le bois d’un mélange liquide qu’il a lui-même fabriqué. Cela a pour but de mieux conduire l’électricité et ainsi ne pas brûler le bois. «J’ai fouillé sur internet pour trouver la recette parfaite. C’est de l’eau avec du bicarbonade de soude, du sel, du Pepsi et d’autres ingrédients secrets. J’ai passé des mois à faire des tonnes de tests», explique-t-il.

Quelques-unes des œuvres de Marco Bégin.

Ça passe ou ça casse

Lorsqu’il électrocute finalement le bout de métal, qui creuse sa planche de bois, l’électricité essaie de se frayer un chemin pour se rejoindre. Cela craque le bois et crée une œuvre d’art. «Je ne sais jamais quel sera le résultat final. Je peux contrôler plusieurs aspects, mais une fois rendu à l’électricité, je ne contrôle plus la trajectoire du courant», ajoute Marco Bégin.

Une forte odeur de brûlé et un nuage de fumée se dégagent même si l’opération ne dure que quelques secondes. «Jouer avec le courant» est l’étape préférée de M. Bégin. Questionné à savoir s’il s’est déjà électrisé, il raconte : «Oui, ça m’est arrivé. J’ai travaillé longtemps dans le domaine de l’électronique. Je n’ai pas peur de subir des chocs. La technique que j’utilise est très sécuritaire, je ne peux pas vraiment m’électrocuter».

Si la démarche artistique de Marco Bégin intrigue plus d’une personne, ce dernier n’a pas encore présenté son art au grand jour. «Il y a beaucoup de curieux. Il me demande toujours comment ça fonctionne. Je vais exposer mes tableaux pour la première fois dans des salons de Noël, dans les semaines à venir, souligne celui qui s’est construit un petit atelier à l’arrière de son bureau de travail. J’ai hâte de voir si ça va intéresser les gens».

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