La canneberge : une affaire de famille pour les Larocque

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Par Marilyne Demers
La canneberge : une affaire de famille pour les Larocque
Louis-Michel Larocque. (Photo : Gracieuseté)

MAGAZINE. Louis-Michel Larocque s’y connaît en canneberge. Le Drummondvillois est tombé dedans quand il était petit. 

Son grand-père, Edgar Larocque, aujourd’hui décédé, était un homme d’affaires, un visionnaire. L’entreprise de distribution de fruits et légumes qu’il a fondée en 1924 est toujours bien établie au centre-ville de Drummondville.

À l’époque, Edgar Larocque rendait régulièrement visite à sa famille aux États-Unis, où sont apparues les premières productions de canneberges. De passage à Cape Cod, au Massachusetts, il a eu l’occasion de visiter des tourbières. C’est à ce moment qu’il a décidé d’exporter ce petit fruit rouge dans la région.

«Le terrain le plus propice qu’il a trouvé était à Lemieux. Dans le temps, il s’y rendait en train, raconte Louis-Michel Larocque. La canneberge, on est là-dedans depuis toujours!»

Charles Larocque et son fils Louis-Michel.
(Photo Gracieuseté – François Pinard)

La vigne que ramène Edgar Larocque n’est toutefois pas adaptée au climat du Québec. Il en exporte une du Wisconsin. Celle-ci a – littéralement – porté ses fruits.

Edgar Larocque crée Les Atocas du Québec en 1939. Peu de temps après, son fils Charles Larocque se joint à l’entreprise et prend la relève. Aujourd’hui âgé de 95 ans, il vient toujours faire son tour.

En 1985, Louis-Michel Larocque prend à son tour les rênes de l’entreprise familiale, laquelle a récemment obtenu la certification biologique. «Déjà, quand j’étais jeune, je savais que je voulais prendre la relève. Je voulais amener ça quelque part de différent», indique l’homme de 57 ans.

Les Atocas du Québec, dont le siège social est basé à Drummondville, possèdent aujourd’hui des productions à Lemieux, à Manseau, à Saint-Louis-de-Blandford et à Sainte-Marie-de-Blandford.

Saveur québécoise

Lorsqu’ils ont célébré leurs 20 ans d’existence, Les Atocas du Québec se sont joints à Ocean Spray, qui appartient à plus de 700 producteurs de canneberges du Canada, des États-Unis et du Chili.

Charles Larocque a été l’un des premiers administrateurs canadiens à faire partie du conseil d’administration de ce producteur mondial de jus de canneberges, de jus de fruits, de canneberges séchées et de produits dérivés, fondé en 1930.

Depuis maintenant un an, Louis-Michel Larocque siège sur le conseil d’administration de la coopération internationale Ocean Spray à titre de représentant de l’Est du Canada, un poste récemment créé. «Avant, il n’y avait pas assez d’ancrage pour justifier un directeur pour l’Est du Canada. Maintenant oui. Mon rôle est de défendre les intérêts des producteurs du Québec, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse», indique-t-il.

L’an dernier, la coopérative américaine a mis la main sur Canneberges Atoka, qui possède une usine à Manseau. Avec cette acquisition, la province compte une quinzaine de producteurs au sein d’Ocean Spray.

«Quand tu achètes des produits d’Ocean Spray à l’épicerie, il y a bien des chances que ce soient des fruits qui ont été produits à Saint-Lucien, à Lemieux ou encore à Manseau. L’entreprise appartient aussi à des Québécois», souligne Louis-Michel Larocque.

Québec est la troisième plus grande région agricole de canneberge dans le monde. Nombreux producteurs ont pignon au Centre-du-Québec, où le sol est favorable à la culture de cette baie rouge, qui gagne en popularité.

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