Quand l’art et l’environnement s’allient dans un lieu de création

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Par Cynthia Martel
Quand l’art et l’environnement s’allient dans un lieu de création
Le pavillon de la Fondation Grantham est situé à Saint-Edmond-de-Grantham. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CULTURE. Au cœur d’un petit boisé à Saint-Edmond-de-Grantham, au bord d’une petite rivière, se trouve un lieu de réflexion et de travail pour les artistes et les chercheurs, en vue de sensibiliser les jeunes aux enjeux environnementaux par l’entremise des arts visuels. Une initiative innovatrice et unique au Québec.

La Fondation Grantham pour l’art et l’environnement, mise sur pied par les Edmondois Bernard Landriault et Michel Paradis, a une double mission. D’une part, elle soutient la création et la recherche des arts visuels en lien avec les questions environnementales. D’autre part, elle veille à la promotion et à la diffusion de ses activités, principalement auprès des jeunes en milieu scolaire.

La Fondation dispose de quatre programmes d’activités. Il y a d’abord le programme de résidence d’artiste et de chercheur s’intéressant aux arts visuels et aux questions environnementales. Chaque année, via un appel de projets, un artiste et un chercheur séjourneront environ quatre semaines dans ce lieu de travail zen et inspirant ouvert officiellement depuis le 22 septembre.

«Une résidence sur l’art et l’environnement, il n’y en a pas au Québec, c’est unique. Ce qu’on retrouve beaucoup, ce sont des résidences en art mixte où l’on accueille dix personnes, par exemple, qui dorment, pensent et réfléchissent ensemble durant un certain temps», indique Michel Paradis, cofondateur.

Michel Paradis et Bernard Landriault sont les cofondateurs de la Fondation Grantham. (Photo Ghyslain Bergeron)

Les deux personnes seront sélectionnées par un comité scientifique selon certains critères. L’artiste recevra une bourse de 10 000 $ tandis que 5000 $ seront versés au chercheur choisi.

«La bourse aux artistes est plus élevée considérant qu’ils doivent faire l’achat de matériel», précise Bernard Landriault, cofondateur.

Les trois autres programmes sont l’appui aux séminaires de recherche d’experts, la diffusion d’oeuvres d’art, des travaux, des écrits et des événements liés à la relation entre l’art et les questions environnementales ainsi que l’éducation et la sensibilisation auprès de la population, en particulier auprès des jeunes en milieu scolaire.

«La seule chose que l’on demandera aux artistes et chercheurs sélectionnés en retour de leur bourse, c’est qu’ils interviennent d’une quelconque façon dans les milieux scolaires, précise M. Landriault. De plus, les travaux réalisés dans le cadre de la résidence feront l’objet d’une présentation sous forme d’une capsule vidéo qui sera diffusée en ligne.»

L’éducation est un aspect bien important dans le concept développé par MM Landriault et Paradis.

«Lorsque je vivais à Montréal, je demeurais en face du Musée d’art contemporain et tous les jours, des jeunes débarquaient pour venir voir des expositions. Les jeunes montréalais ont quotidiennement la chance de voir des œuvres d’art, tandis qu’ici, on n’a pas cette chance, malheureusement», expose M. Paradis.

«Nous avons récemment accueilli un groupe d’étudiants en arts visuels au Cégep et ceux-ci nous ont fait part de leur regret de ne pas avoir accès à un grand nombre d’œuvres québécoises, poursuit M. Landriault. Nous sommes donc en train d’établir des partenariats avec le Cégep, la Galerie d’art Desjardins et la bibliothèque afin de rendre l’art québécois plus accessible. Ces partenariats de même que nos présentations dans les écoles feront en sorte que ce ne seront pas les gens qui iront vers les artistes, mais plutôt le contraire. Et ce qui est extraordinaire ici, c’est que les gens sont très réceptifs à l’art.»

Afin d’appuyer la Fondation dans sa mission, Desjardins a remis 100 800 $. Sur ce montant, 84 800 $, provenant du fonds de 100 M$ du Mouvement Desjardins, sont destinés à la mise en place du programme éducatif.

«Avec ces sous, nous pourrons mettre sur pied trois projets pilotes, soit au primaire, au secondaire et au collégial. Nous souhaitons aussi embaucher éventuellement un éducateur qui aura pour rôle de faire le pont entre la Fondation, les écoles et les besoins de la commission scolaire», explique tout sourire M. Landriault.

Les artistes et chercheurs intéressés par le programme de résidence ont jusqu’au 1er décembre pour faire parvenir leur candidature à l’adresse info@fondationgrantham.org

Expositions

Plus qu’un lieu de réflexion et de travail, la résidence, aux allures ultra modernes et conçue par l’architecte de renom Pierre Thibault, abritera des expositions. Du 8 au 24 novembre, les visiteurs pourront y contempler une vingtaine d’œuvres réalisées par 19 artistes québécois, canadiens et internationaux.

Intitulé Apparaître – Disparaître, ce collectif est divisé en quatre thèmes : historique, animalier, paysages et eaux.

L’exposition sera accessible du vendredi au dimanche. L’entrée est gratuite. Toutefois, l’espace étant limité, les visiteurs devront s’inscrire par courriel ou par téléphone (819 395-5008) avant de se présenter.

(NDLR) Ce lieu de création unique fera l’objet d’un reportage exhaustif dans L’Express Magazine du mois de novembre, disponible au sein de plusieurs marchands de la MRC de Drummond.

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