William Morales : un exemple d’intégration

William Morales : un exemple d’intégration
William Morales, candidat pour le Parti libéral du Canada. (Photo : Ghyslain Bergeron)

(Note de la rédaction) À cinq jours du scrutin, L’Express propose à ses lecteurs des portraits de chacun des principaux candidats qui aspirent à un siège à la Chambre des communes pour représenter la circonscription de Drummond.

PORTRAIT. Quand il est arrivé au Canada en 2004, William Morales, candidat pour le Parti libéral du Canada (PLC) dans Drummond, ne connaissait pas un seul mot en français. Cela ne l’aura pas empêché de décrocher deux baccalauréats et de devenir conseiller municipal à Drummondville. «Ce n’est pas facile, mais quand on veut vraiment, on réussit», lance-t-il à l’égard de son intégration dans son pays d’accueil.

La famille Morales a quitté la Colombie en 2004 avec l’espoir d’une meilleure qualité de vie. Le Québec était l’endroit tout indiqué pour cela. «Ma mère a suivi des cours de français en Colombie. Elle avait un attachement particulier pour cette langue», explique M. Morales.

Lorsqu’il est arrivé au Canada, William Morales, avec son frère, s’est d’abord installé dans le Bas-Saint-Laurent. Il espérait déjà retourner à l’école, mais une chose l’en empêchait : il ne savait pas parler français.

«Ça a pris un peu de temps avant d’avoir accès aux cours de français, donc j’ai formé un groupe avec six ou sept amis et on a pris en main notre apprentissage avec l’aide d’un site internet. On a commencé à se débrouiller en français de cette façon», se remémore-t-il. C’est qu’il avait hâte de s’intégrer et qu’il devait d’abord faire tomber la barrière linguistique.

À une exception près, soit celle du soleil, William Morales n’est pas nostalgique de son pays. «Nos cultures se ressemblent beaucoup. Les gens en Colombie, comme ici, sont aimables, accueillants et chaleureux. Par exemple, si tu leur poses une question, ils vont te répondre avec grand plaisir», explique-t-il.

Grâce à sa détermination, William Morales a décroché deux baccalauréats, un en kinésiologie puis un en administration. Pour arriver à ses fins, il a occupé divers emplois comme celui de caissier chez Walmart. Il a aussi travaillé à amasser des fraises dans un champ. «Personne n’a payé mes études. En travaillant fort et avec l’aide de programmes de prêts et bourses, j’ai réussi», souligne-t-il. Pour cette raison, les programmes sociaux qu’offre le PLC pour les gens de la classe moyenne sont pour lui un enjeu important.

En 2014, le gouvernement du Québec a remis à M. Morales le Mérite en francisation des personnes immigrantes. Cette récompense est décernée à une personne qui, grâce à ses efforts pour apprendre le français, a réussi à s’intégrer à la société québécoise et dont le parcours constitue une source d’inspiration.

Maintenant établi à Drummondville, le candidat libéral est conseiller municipal du District 6 depuis six ans déjà. «La première fois que j’ai visité Drummondville, je me suis rendu au parc Woodyatt et à l’église Saint-Frédéric. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour la ville», raconte-t-il.

«Pour redonner à ceux qui m’ont accueilli»

William Morales a décidé de faire le saut en politique pour une raison personnelle : il souhaite redonner à la communauté qui l’a accueilli, lors de son arrivée au Canada en 2004. «Dans mon historique familial, on aime servir les autres. J’ai reçu l’exemple de mes parents. C’est aussi une façon de montrer aux nouveaux arrivants qu’en s’intégrant, il y a de belles opportunités», souligne M. Morales, rencontré par L’Express dans un parc au cœur de son district.

Avant de faire le saut en politique, le conseiller municipal s’est impliqué avec des voisins afin de conserver un parc qui était menacé de destruction. L’endroit porte aujourd’hui le nom du parc des Jésuites. Puis, voyant que les élections municipales approchaient, il a décidé de se présenter.

«C’est un plaisir pour moi de redonner à la communauté qui m’a accueilli. C’est une façon de dire merci», explique celui qui est également père d’une petite fille de 12 ans. Questionné à propos de sa plus grande fierté politique, William Morales répond : «C’est quand les gens croient à nouveau en la politique».

Il est fier de voir certaines de ses réalisations être utiles à la population. «Nous avons installé deux boites à lire dans le district. Quand je passe devant et que je vois des enfants fouiller dedans, c’est le meilleur remerciement que je peux avoir», ajoute-t-il.

S’il est élu au terme des prochaines élections fédérales, le 21 octobre prochain, William Morales devra délaisser son rôle de conseiller municipal. «J’adore le district que je représente, mais ce qui vient me rassurer est de savoir que je vais pouvoir continuer pas seulement pour les citoyens du district 6, mais aussi pour tous les gens de la région de Drummond». Ainsi, il espère «résonner à plus grande échelle».

Aux dernières élections fédérales, le 19 octobre 2015, le Parti libéral du Canada, représenté par le candidat Pierre Côté, avait convaincu 26,5 % des électeurs de voter pour lui. Le parti avait terminé la soirée en deuxième position, après le Nouveau Parti démocratique.

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