ÉLECTIONS. En réponse à la flèche lancée trois fois plutôt qu’une par les conservateurs en direction du candidat bloquiste Martin Champoux et sur son lieu de résidence qui est à Sainte-Julie, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s’est retenu pour réagir poliment.
Encore mardi matin, la candidate conservatrice Jessica Ebacher, comme elle l’avait fait lors du débat local de la semaine dernière, et comme l’un de ses conseillers l’avait clamé en parlant de «parachuté» sur les réseaux sociaux cet été, est revenue à la charge, dans un communiqué, en posant la question suivante : «Si, au niveau national, vous n’êtes pas encore convaincus, demandez-vous par quel candidat aimeriez-vous être représentés localement? Par une femme, mère, qui réside dans le comté, impliquée, qui a une très grande connaissance des dossiers et qui souhaite continuer de se retrousser les manches pour contribuer? Ou par un candidat qui ne réside pas ici ?»
Interrogé sur ces attaques récurrentes à l’endroit de son candidat, le chef du Bloc a fait un peu d’histoire. «En 2015, Pascale Déry (candidate du Parti conservateur) ne demeurait pas ici. En 2014, j’ai été battu par André Lamontagne qui ne résidait pas ici. Outre ça, c’est l’essence même du succès de Drummondville qui, dans les dernières décennies, a su attirer des gens de partout au Québec. Ce qui explique d’ailleurs l’explosion démographique et la croissance de la construction résidentielle. Qui peut prétendre que tous les gens qui veulent venir ou qui viennent d’arriver à Drummondville sont moins légitimes que ceux qui y étaient déjà? Tant mieux pour ceux qui sont nés dans leur circonscription, mais de là à discriminer ceux qui n’en sont pas, c’est vraiment le fond du sac d’arguments du Parti conservateur. Je connais assez le jugement des gens de Drummondville pour savoir qu’ils sauront faire la part des choses», a-t-il dit.
Qu’est-ce que Martin Champoux apportera au Bloc québécois? À cette question, l’ex-député de Drummond propose ceci : «Quand on me demande ce que le Bloc apportera au parlement, je réponds qu’il amènera du poids et une voix crédible. C’est la même chose pour Martin Champoux dans Drummond. Au sein du groupe des bloquistes, dont on ne connaît pas encore le nombre, il sera écouté pour expliquer les enjeux de son comté. D’abord parce qu’il est un bon communicateur, ensuite parce qu’il maîtrise bien tous les dossiers».
Yves-François Blanchet arrivera bientôt à la fin de cette épuisante campagne électorale. Comment vit-il le dernier tournant? «Bien sûr il y a la fatigue et c’est le cas pour tous les chefs de partis. Il reste cinq jours et je veux goûter chaque jour. On vit les derniers milles d’une aventure qui a commencée il y a huit mois alors que presque tout le monde nous disait que c’était impossible. On a effectivement fait la campagne impossible», a-t-il confié.
