Le piège du Bloc québécois (Tribune libre)

Le piège du Bloc québécois (Tribune libre)
(Photo : L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Le 21 octobre prochain, la circonscription de Drummond devra faire un choix pour son prochain député. Je suis cette campagne depuis le début et un élément me fascine : comment les gens peuvent-ils encore croire en 2019 que le Bloc québécois peut défendre quoi que ce soit à Ottawa, et ce, même avec 25 ou 35 députés?

On souvient que cette formation politique a subi son lot de tristes péripéties au cours des dernières années. Nombreuses démissions, dérive autoritaire de Martine Ouellet, et dérapages de Mario Beaulieu, on peut dire objectivement qu’ils en ont arraché. Mais ce que l’on peut surtout dire, c’est que le Bloc québécois n’a aucun bilan à présenter aux Drummondvillois, ni au reste du Québec d’ailleurs.

Au cours des deux derniers mandats, aucune réalisation concrète ne peut leur être attribuée. Jamais personne ne vous dira: « Tel dossier, c’est le Bloc qui a réglé ça! » ou encore : « C’est à cause du Bloc que telle chose a changé! » Ils n’ont aucun bilan depuis 8 ans. Tout ce qu’ils ont à offrir, c’est un renouveau avec l’arrivée d’Yves-François Blanchet, et rien d’autre. Un chef dont l’historique en environnement est peu reluisant. Autorisation de la cimenterie McInnis, accord pour l’exploration pétrolière à Anticosti, appui au pipeline GNL Québec et décret ministériel pour l’augmentation du dépotoir Waste Management à Drummondville… M. Blanchet est loin d’être un défenseur du climat.

Localement, le Bloc nous propose comme candidat un sympathique professionnel des relations publiques ayant élu domicile à Sainte-Julie et dont l’implication sociale à Drummondville faisait essentiellement partie de son travail. C’est quand même ironique d’avoir comme slogan « l’environnement c’est nous » pour un candidat qui utilise sa voiture soir et matin pour un total de plus de 160 kilomètres par jour…

En ce qui concerne la « protection » de la loi 21 sur la laïcité que le Bloc prétend offrir, cela demeure de l’ordre des voeux pieux et de la pensée magique. Jamais un groupe parlementaire marginal comme le Bloc ne pourra empêcher le conseil des ministres d’un Justin Trudeau minoritaire d’utiliser votre argent pour se joindre à la contestation de la loi en Cour Suprême.

À ceux qui doutent de mon argument, je vous pose la question : où était le Bloc québécois et ses valeurs d’environnement quand Justin Trudeau a acheté un pipeline avec l’argent de nos taxes?

Indice : au même endroit qu’il sera quand Trudeau utilisera l’argent de nos impôts pour contester la loi 21 sur la laïcité. C’est à dire, loin dans le coin du parlement en train de crier sans aucun pouvoir d’action réel.

Alors, chers concitoyens, de grâce, ne tombez pas dans le piège du Bloc québécois le 21 octobre. Malgré toute l’éloquence de son discours, ce parti ne peut strictement rien changer pour nous, c’est un fait. Drummondville et sa région, devenue un pôle économique important du Québec, risque d’être encore représentée par un parti d’opposition qui ne peut rien faire de concret à Ottawa sauf s’indigner une fois par semaine en posant une question.

Un vote pour le Bloc, c’est directement un vote pour Justin Trudeau comme premier ministre. Pensez-y.

Laurent Proulx, entrepreneur et citoyen concerné

 

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