Ordonnance climatique

Ordonnance climatique
Lettre d'opinion (Photo : Illustration, L'Express)

(TRIBUNE LIBRE) Vendredi 27 septembre, Orléans Express me dépose au centre-ville de Montréal pour participer à ce grand rassemblement citoyen. Nous étions des centaines de milliers.

Un ciel ensoleillé nous accompagne pour la durée de l’événement. De poupons à vieillards, toutes les fractions d’âge déclarent présents. Les cris de la foule ponctuent le défilé par intermittences.  Plusieurs choisissent de porter un costume pour symboliser leur engagement. Les pancartes, tenues à bout de bras, expriment des points de vue semblables sous des angles variés. L’humour s’avère l’ingrédient dominant de cette recette commune. Laissez-moi vous en rapporter quelques échantillons :

« L’homme ne court pas à sa perte, il y va en char ».

« Climate is changing faster than girl`s moods on their period »

« Fondu, c’est foutu »

« Dont break my earth »

«Les dinosaures aussi pensaient avoir le temps»

«Go vegan like Greta, save the climate»

Ce grand rallye, dans un habit festif, témoigne paradoxalement d’une menace planétaire. Les changements climatiques cachent un courant subversif, insidieux et imprévisible. Il y a bien des voix mal intentionnées et aux motifs  égoïstes; mais la science rappelle tout le monde à l’ordre. Le réchauffement climatique est une réalité latente.

Une décennie, est-ce l’horizon probable d’une manifestation sévère aux conséquences pénibles? Cette perspective est repoussée par les croyants occasionnels, craignant le ridicule. Ils en contestent alors l’échéance pour éviter de changer leurs habitudes. Cibler des objectifs lointains, voilà le médicament de prédilection des décideurs politiques. Tel un obèse qui attend le nouvel an pour prendre une résolution santé, il ferme les yeux sur ses intentions annuelles précédentes. Plutôt que d’arrêter un calendrier rigoureux de réduction de CO2, ils nous font miroiter des perspectives mirobolantes sur une trajectoire désincarnée.

L’argumentaire en vogue veut qu’économie et écologie aillent de pair. Surtout ne pas faire souffrir la croissance économique pour sauver le climat. Poursuivre sa visite quotidienne au resto minute est baptisé l’exception dans ce régime minceur. Autre simulation de l’énergumène qui cherche une distraction miséricordieuse. Que tu sois un fervent de A, B, ou C, (Allah, Bouddha, Christ), laisse tomber ton credo sans substance. L’heure n’est plus à l’affabulation.

Construire plus de ponts et d’autoroutes, consommer gaz et pétrole canadien, éviter les péages et les taxes, des solutions pour protéger l’environnement, nous dit-on ! Voilà une école fourbe et sournoise pour gagner une clientèle en recherche d’absolution.

Une mesure toute simple de bon sens se traduit ainsi : si vous pouvez vous déplacer sur 100 kilomètres avec 6 litres de carburant, pourquoi bruler plus de 10 litres ?

Autre équation que les mathématiques n’ont toujours pas prouvée : payer moins de taxes pour recevoir plus de service.

En cette période électorale, ne vous laissez pas séduire par le vendeur de potion magique. Si le climat n’est pas au sommet de la liste de vos priorités, la diseuse de bonne aventure et la loterie demeurent vos meilleurs alliés.

Michel Lemay

Drummondville

 

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