DPJ : les signalements continuent d’augmenter

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Par Cynthia Martel
DPJ : les signalements continuent d’augmenter
Les enfants de 6-12 ans sont les plus nombreux à avoir été pris en charge la dernière année. (Photo : Deposit)

JEUNESSE. Les signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec ne cessent d’augmenter. À Drummondville, ils ont bondi de 8,6 %.

C’est ce que révèle le plus récent bilan annuel. Précisément, la DPJ a retenu 793 signalements sur un total de 1890 dossiers traités. Un bond de 6 % comparativement à l’année précédente.

«Cette donnée se situe tout de même en dessous de la moyenne provinciale qui est d’environ 10 %», précise Robert Levasseur, directeur de la protection de la jeunesse – directeur provincial (DPJ-DP), soulignant que les données pour Drummondville correspondent aux usagers desservis par le point de service drummondvillois, ce qui ne représente pas exclusivement la ville.

Les enfants de 6-12 ans sont les plus nombreux à avoir été pris en charge la dernière année.

La négligence (36,3 %), le risque sérieux de négligence (19 %) et les mauvais traitements psychologiques (17,2 %) constituent les trois principaux motifs pour lesquels un enfant est pris en charge.

«On remarque cette année une augmentation quant à la négligence et au risque sérieux de négligence. Plusieurs autres facteurs sont attribuables à la hausse, soit l’indice de défavorisation sociale, la monoparentalité, la pauvreté et le niveau de scolarisation», explique M. Levasseur.

Celui-ci soulève également que les tragiques événements du printemps 2019 à Granby ne sont pas étrangers à la hausse des signalements.

«Les gens sont plus portés à signaler, car ils sont plus conscientisés.»

Pour la région Mauricie-Centre-du-Québec, le bilan fait état de 8022 dossiers traités, soit 537 de plus qu’en 2017-2018. Sur ce nombre, 3366 signalements ont été retenus, une hausse de 7,2 %.

Les principaux motifs d’intervention concernent la négligence (23,5 %) / et les abus physiques (21,9 %).

D’autre part, les signalements traités proviennent principalement d’employés de différents organismes (36 %). Viennent ensuite le milieu familial (18,4 %), le milieu scolaire (17,1 %), le milieu policier (16,9 %) et la communauté (11,6 %).

Travailler en amont

Par ailleurs, la commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse qui s’amorce constitue pour les DPJ une réelle occasion de faire le point de façon constructive avec l’ensemble des acteurs de la société sur la question de la protection des enfants, de leur droit et de leur bien-être.

«Ce qu’on souhaite vraiment, c’est de travailler en amont. En fait, dès le début de la grossesse, on veut qu’il y ait un projet de vie qui s’enracine dans la collectivité et chez les parents concernés. Comment peut-on aller chercher du soutien dans des organismes communautaires, des maisons des jeunes et en proximité? Parce que quand les jeunes arrivent chez nous, ils sont en dérive du projet de vie. Ainsi, si on travaille en amont, on s’assure d’avoir des services adéquats pour éviter que les enfants se retrouvent dans le volet de la protection de la jeunesse. On évite une escalade de négligences et de violences», indique M. Levasseur.

La commission est également une occasion de réaffirmer le consensus social sur la protection de la jeunesse et de redéfinir les mandats qui sont confiés tant aux DPJ qu’à l’ensemble des acteurs œuvrant au mieux-être des enfants et des familles vulnérables.

«On veut vraiment tout faire pour que les jeunes évoluent dans une famille où il y a des conditions harmonieuses (…) Les jeunes ne doivent pas hésiter à tendre la main et nous, de notre côté, on va s’occuper de mettre en place les services nécessaires.»

 

Des solutions

Dans un autre ordre d’idées, la DPJ Mauricie-Centre-du-Québec avait jusqu’à ce lundi pour déposer des solutions à 35 des 64 recommandations découlant du rapport accablant de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse déposé en juin dernier.

Le processus de traitement des signalements, le volet révision et le recrutement des familles d’accueil représentent quelques-uns des éléments qui ont été améliorés.

«Si on a réussi à atteindre les résultats, c’est qu’un mois après la réception de l’enquête systémique en janvier 2019, un comité de travail s’est mis en place pour travailler sur les améliorations», précise Robert Levasseur, directeur de la protection de la jeunesse – directeur provincial (DPJ-DP), ajoutant que son équipe a la volonté de «travailler plus loin que les actions demandées.»

Le reste des recommandations seront appliquées en décembre.

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