Le taxi qui n’arrivait pas

Le taxi qui n’arrivait pas
De nombreux utilisateurs de taxi se plaignent du service reçu. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TAXI. La grogne se poursuit dans le dossier du taxi à Drummondville. L’Express a rencontré des utilisateurs qui se plaignent du mauvais service et de l’attente interminable, surtout la nuit. Le taux de satisfaction envers la compagnie locale de taxi est à son plus bas.   

Guy Jutras, ne sachant plus à qui s’adresser, s’est présenté à la dernière séance du conseil municipal pour exprimer son mécontentement envers le service de taxi de Drummondville.

«La semaine, ça va très bien. Les problèmes sont surtout les fins de semaine», a-t-il soulevé à propos des heures d’attentes.

Le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, a accueilli le commentaire, même s’il est dépourvu de solution, puisque la compagnie de taxi à Drummondville est privée et ne relève pas de la Ville de Drummondville. «J’ai eu l’occasion de partager les commentaires que je reçois au propriétaire et je continuerai de lui transmettre ce genre de problématique», a indiqué M. Cusson.

Temps d’attente

Ce n’est pas la première fois que le sujet du temps d’attente est soulevé. En avril 2018, L’Express en avait fait mention dans un article. D’après les témoignages de plusieurs utilisateurs du service de taxi, le problème ne s’est toutefois pas amélioré depuis.

«Ma pire expérience a été le 24 août dernier. Après le spectacle de Loud au Festival de la poutine, je suis allé au bar. J’ai appelé mon taxi vers 2 h 15, sachant qu’il y a toujours un long temps d’attente. On m’avait dit 40 minutes. Vers 3h45, j’ai décidé de marcher les 10 kilomètres qui me séparaient de ma maison. J’arrivais chez moi, vers 5h, quand mon taxi m’a appelé pour me dire qu’il était là», se remémore Pascal Bernard-Lavigne, tout en riant de cette situation.

Les témoignages dans le genre s’accumulent et se ressemblent. Si plusieurs ont pris la sage décision de marcher jusqu’à leur domicile; d’autres, qui habitent plus loin, ont finalement conduit leur voiture, malgré la consommation de quelques verres.

«Ça m’est déjà arrivée de ne pas savoir si j’étais correcte pour conduire alors j’ai appelé un taxi. Mon copain et moi avons attendu une heure dehors en hiver. Il faisait très froid et le bar était fermé. On s’est caché dans le portique, qui n’était pas barré à notre travail, près du bar le Saint-Georges, raconte une Drummondvilloise qui a préféré rester anonyme. Nous avons rappelé et la compagnie de taxi n’a pas répondu au téléphone. J’ai finalement pris mon auto et nous sommes rentrés à la maison.»

Des appels sans réponse

Alors que certains réussissent à commander un taxi, d’autres se heurtent dès le départ à une ligne téléphonique sans réponse.

«Je me suis déjà fait crier après par la répartitrice qui m’a dit d’être patiente et que le taxi allait bientôt arriver. Elle ne pouvait pas me dire dans combien de temps, mais lors de mon premier appel, elle m’avait dit 10 minutes. Ça faisait déjà 30 minutes que j’attendais», raconte Dominic Sauvageau.

Il n’y a pas que les clients qui peuvent témoigner de ce genre d’expériences, les barmans du centre-ville ont eux aussi leurs lots d’histoires à raconter. Il faut dire qu’ils sont les meilleurs témoins de la vie nocturne à Drummondville.

«Je travaille dans un bar et j’appelle régulièrement les taxis pour les clients. Il y a bien souvent une heure d’attente. Puis, une fois sur deux, ça ne répond même pas», explique Grégori Hébert-Janelle, barman au bar Ô Saint-Fred.

«Je travaille au restaurant le Baboune et quand je pars après la fermeture, vers 4 h 30 le matin, il y a fréquemment des clients qui attendent encore dehors», rapporte le serveur Jean-Samuel Gingras.

Ceux qui aiment faire la fête et rentrer en sécurité à leur domicile doivent prendre leur mal en patience ou ils peuvent aussi se tourner vers des services de raccompagnement, lorsque ceux-ci ne sont pas débordés.

«Quand je décide de prendre un verre, je marche pour revenir chez moi, car je n’habite pas trop loin du centre-ville. Sinon, l’hiver, je pense désormais à Sécurimax ou Sécur retour, des services de raccompagnement. Je ne fais plus trop confiance aux taxis», ajoute Dominic Sauvageau. Et elle n’est pas la seule à ne plus se fier à la seule compagnie de taxi qui se trouve à Drummondville.

À Drummondville, la compagnie Taxi Central détient les 35 permis de taxi autorisés dans l’agglomération. C’est le gouvernement du Québec qui détermine le nombre maximal de permis de taxi par territoire.

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