Le Bloc québécois vise à interdire les brèches dans la gestion de l’offre

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Par Cynthia Martel
Le Bloc québécois vise à interdire les brèches dans la gestion de l’offre
Le chef du Bloc québécois (BQ) Yves-François Blanchet, et le candidat bloquiste dans Drummond, Martin Champoux, étaient de passage à Saint-Bonaventure jeudi. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

ÉLECTIONS. Le chef du Bloc québécois (BQ), Yves-François Blanchet, accompagné de son candidat dans Drummond, Martin Champoux, a présenté, jeudi matin, à Saint-Bonaventure, un projet de loi qu’il s’engage à déposer afin d’interdire toute nouvelle brèche dans la gestion de l’offre.

«Lors du dépôt du budget (mars 2019), le ministre Morneau avait dit qu’il y aurait 3,9 milliards de dollars pour la compensation des entrepreneurs agricoles sous gestion de l’offre. Quand on a regardé les chiffres, on s’est rendu compte que ce n’était pas dans le budget. On nous avait dit que ça serait dans les crédits, mais il n’y avait rien de tel et on nous disait que ça allait venir (…) Pas de sons pas d’image et là, la campagne est déclenchée. Aujourd’hui, nous constatons que nos producteurs agricoles n’ont pas reçu un seul chèque d’indemnisation», déplore M. Blanchet.

Il cite en exemple les propriétaires de la Ferme Bona de Saint-Bonaventure, où se déroulait la rencontre de presse. Dans la dernière année, un million de dollars a été investi et aucune compensation n’a été versée, malgré une somme hypothétique de 28 000 $.

Ainsi, dès le début de la prochaine législature, le BQ déposera son projet de loi, qui modifie la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, afin d’empêcher le ministre de négocier un accord commercial qui aurait pour effet «d’affaiblir à nouveau la gestion de l’offre».

«Et je vous dis une chose, il n’y aura pas de crédit de voté par le Bloc québécois, ni de budget soutenu par le Bloc si ces crédits et ces budgets-là ne contiennent pas explicitement, expressément et sans délai, le versement des compensations aux entrepreneurs agricoles sous gestion de l’offre», soutient le chef, ajoutant que le Centre-du-Québec est une région où la gestion de l’offre est un enjeu crucial.

Sur le terrain

Depuis juillet, le candidat dans Drummond, Martin Champoux, a rencontré plusieurs propriétaires de fermes de la région de même que l’Union des producteurs agricoles (UPA). Il a été à même de constater l’impact des brèches dans la gestion de l’offre.

«Ça leur fait très mal, parce que financièrement, c’est important, rappelle-t-il. Ce sont des gens qui fonctionnent quotidiennement avec des marges assez serrées. Donc avec la gestion de l’offre, cela peut leur apporter une espèce de sécurité du marché leur permettant d’opérer, de pouvoir subvenir à leurs besoins et d’avoir une production décente sur la table. Et quand c’est en péril, ça entraîne un paquet de problèmes financiers et même, psychologiques. D’ailleurs, les travailleurs de rang ne fournissent pas.»

«On veut rassurer les agriculteurs et ce projet de loi va y contribuer. En parallèle à ça, il va falloir continuer à les rencontrer et les écouter pour ensuite proposer des solutions concrètes. Et c’est ce que je me suis engagé à faire avec l’UPA : dès le lendemain des élections, je leur passerai un coup de fil. D’ailleurs, je pense que le Bloc québécois est le seul parti qui démontre une volonté sincère, pas juste politique envers les producteurs agricoles», laisse-t-il tomber.

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