Procès de Vincent Simard : «Quand ça arrivait, je figeais»

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Par Frederic Marcoux
Procès de Vincent Simard : «Quand ça arrivait, je figeais»
Le procès de Vincent Simard se poursuit au Palais de justice de Drummondville. (Photo : Frédéric Marcoux)

JUSTICE. La première journée du procès du Dr Vincent Simard a été marquée par le témoignage en visioconférence de l’une de ses présumées victimes, lundi, au Palais de justice de Drummondville.

Rappelons que le médecin âgé de 35 ans fait face à quatre accusations pour des crimes à caractère sexuel. Il aurait procédé à des contacts sexuels, en plus d’agresser sexuellement un mineur entre le 1er décembre 2014 et le 28 juillet 2017, à Drummondville. Il aurait fait une autre victime mineure, entre le 1er avril 2016 et le 1er septembre 2016, alors qu’il se trouvait en situation d’autorité.

Dans ce dernier cas, la présumée victime faisait confiance à Vincent Simard. Sur toute la ligne. Si bien que l’homme qu’il qualifiait de «grand frère», de «modèle» et «d’exemple» aurait abusé de sa confiance, à plusieurs occasions. L’accusé aurait invité sa victime à plusieurs reprises chez lui pour l’aider avec ses devoirs. Après la séance d’études, les deux individus se rendaient dans le spa. Ce qui aurait commencé avec des massages pour soulager la douleur du jeune mineur se serait rapidement transformé en séance d’attouchements sexuels.

«J’avais des douleurs. Au début, je lui demandais de me masser les jambes pour m’aider. Il bifurquait vers mes organes génitaux. Il faisait des mouvements de va-et-vient en entrant et en sortant du costume de bain le long de ma jambe. Il faisait ça en me parlant tout bonnement, même si sa main pouvait se retrouver sur mes parties génitales», a raconté la présumée victime.

À d’autres occasions, Simard lui aurait fait des massages chez lui pour le soulager de ses douleurs, avant d’en profiter pour baisser le pantalon et toucher les fesses de la victime. Lors du témoignage, Vincent Simard regardait la présumée victime à la télévision, en jouant nerveusement avec ses mains pendant de longues minutes.

«À ce moment-là, je n’étais pas à l’aise avec mon corps. Quand ça arrivait, je figeais», a précisé la présumée victime devant la cour.

Relation malsaine

Toujours selon cette victime alléguée, Simard lui offrait de nombreux cadeaux comme une console de jeux PlayStation 4, une guitare et des souliers de sport. Le médecin, devenu un ami de la famille, lui payait même des voyages. À un certain moment, la présumée victime a réalisé que quelque chose clochait puisque Simard avait de nombreuses photos de sa famille encadrées à son domicile. Vincent Simard serait devenu très présent dans sa vie. Ils se voyaient même de trois à quatre fois par semaine.

«J’ai été marqué par ce que m’a déjà dit Vincent : “Tu es comme ma blonde et on ne touche pas à ma blonde.’’ À cause de son statut, je me disais que c’était le fun d’appartenir à quelqu’un. Il était un exemple pour moi», a laissé entendre la présumée victime.

«Je sais qu’il a fréquenté une fille, mais il m’a dit qu’il ne voulait pas s’éloigner de moi, à cause d’elle», a-t-il poursuivi lorsqu’un des avocats de Vincent Simard, Me Marc-Antoine Carette, l’a questionné sur ce qu’il savait de la vie privée de son client.

La présumée victime a même expliqué que la relation de Vincent Simard était malsaine au point où l’accusé aurait fait «des crises de jalousie» auprès de toute sa famille, puisqu’un autre homme passait beaucoup de temps avec eux.

Simard aurait instauré des règles à sa victime pour éviter qu’il ne passe trop de temps en compagnie de cet homme. La relation entre Simard et la famille aurait pris fin en raison d’une «crise» du médecin qui serait survenue à La Ronde, lorsque l’autre ami de la famille les accompagnait à l’été 2017.

Plusieurs mois plus tard, la présumée victime a décidé de sortir de l’ombre. Vincent Simard a été arrêté le 31 mai 2018.

La seconde présumée victime témoignera mardi. La juge Hélène Fabi de la Cour du Québec a prononcé une ordonnance de non-publication sur l’identité des présumées victimes. Le procès de Vincent Simard est prévu pour une durée de trois jours.

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