Une famille nombreuse, la décision d’une vie

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Par Frederic Marcoux
Une famille nombreuse, la décision d’une vie
Jocelyn Provost et Valérie Voderre Thomas sont accompagnés de leurs filles Alexandra (9 ans), Jade (7 ans), Laurianne (5 ans), Noémie (3 ans) et Sara (1 an et demi) . (Photo : Frédéric Marcoux)

Bientôt six enfants. Ce qui serait sans doute un casse-tête pour plusieurs familles à l’aube de la rentrée scolaire est pourtant bien simple à gérer, avec un peu de rigueur, pour Valérie Coderre Thomas et son conjoint Jocelyn Provost.

«Venez voir notre famille, on va avoir un petit frère bientôt», s’est exclamée avec enthousiasme Laurianne Provost, 5 ans, à l’arrivée de L’Express Magazine. Le sixième enfant de la famille, le seul garçon, devrait naître en octobre. La famille Provost est constituée de cinq filles âgées entre un an et demi et neuf ans. Mais pourquoi cette décision d’être si nombreux et comment faire pour y arriver en gardant une vie saine?

«C’est un libre choix. On a décidé que c’était correct six enfants, même si ce n’est pas commun sur le plan social. J’ai de la misère avec le principe de la vie actuelle de la vie à cent milles à l’heure avec le travail et la garderie. Ça va trop vite. On a décidé de faire les choses autrement et ça fonctionne», soutient Jocelyn Provost qui travaille comme contremaître.

Sa conjointe, Valérie Coderre Thomas, a choisi d’être mère à la maison après la naissance de sa fille aînée. Elle refusait de vivre avec la pression quotidienne de devoir faire des pieds et des mains pour envoyer les enfants à la garderie, tout en en gardant un travail. Elle reconnaît toutefois que sa décision ne pourrait s’appliquer à tous, puisque certains ressentent le besoin d’occuper un travail pour s’épanouir.  Selon le couple, «après trois enfants, il n’y a plus de différence d’en avoir cinq, six, ou sept». Une routine bien déterminée jumelée à l’implication des deux amoureux pour les enfants fait la différence.

Valérie Voderre Thomas et sa fille Sara.

Chaque jour, Jocelyn se lève à six heures et prépare le déjeuner pour toute la famille. Pour ses filles qui ont commencé leur parcours scolaire, le dîner est préparé la veille.

«Si tu es une personne organisée et que tu fais du bon travail d’équipe avec ton conjoint, ça peut fonctionner. Financièrement, on doit juste couper un peu. On surveille les spéciaux et on fait attention aux vêtements. On en achète des usagés pour économiser», indique Valérie Coderre Thomas.

Pour éviter que l’épicerie ne coûte une fortune, la mère de famille rappelle que cuisiner est la clé de la solution.

Inspiration

Il y a quelques années, personne n’aurait pu parier que la famille Provost serait aussi nombreuse. Pas même Valérie et Jocelyn! Les deux amoureux ont chacun grandi dans une famille de trois enfants.  De fil en aiguille, voyant que sa qualité de vie était bonne, le duo a décidé d’avoir plusieurs enfants. Cependant, Valérie a tout de même trouvé une inspiration en vieillissant.

«Chez ma belle-sœur, ils sont dix enfants. J’aimais la dynamique qu’ils avaient. Les enfants s’entraidaient. Je trouvais qu’ils étaient des enfants plus calmes et plus autonomes que les autres», souligne-t-elle.

Les enfants vont sporadiquement à la Maison de la famille, une halte-garderie. Valérie y fait du bénévolat; elle soutient aussi les jeunes mamans. La Drummondvilloise âgée de 32 ans est pleinement consciente que si elle envoyait tous ses enfants à la garderie, elle risquerait de «dépenser toute une paye.»

Les sorties

Une sortie spéciale pour le couple avec les cinq filles peut se révéler dispendieuse. Très dispendieuse! À titre d’exemple, la famille Provost a dû débourser 500 $ lors de la semaine de relâche pour assister à une représentation de Disney on ice. Avec le sourire aux lèvres, Jocelyn fait valoir que la famille se limite donc à une sortie pour aller déguster une crème glacée molle chaque semaine. Le couple ne ressent pas le besoin de voyager pour être heureux.

Et comment faire pour se retrouver en amoureux avec une famille aussi nombreuse?

Les filles de la famille Provost ont de l’énergie. Le petit Xavier qui devrait naître en octobre deviendra le premier garçon de la famille.

«On attend  simplement qu’elles dorment vers 21 heures pour passer du temps ensemble», répond le père de famille.

«C’est un défi et c’est rare de trouver une gardienne qui veut garder un nombre d’enfants aussi élevé, poursuit Valérie Coderre Thomas. On essaie de s’arranger autrement.»

Le sixième enfant sera-t-il le dernier? Le couple âgé dans la trentaine ne ferme aucune porte.

«Pour l’instant, c’est plus oui que non, confie la maman en portant un regard complice à son conjoint. On va voir comment va se passer la grossesse et on verra après.»

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