Aéroport : il existe bien une étude sur le bruit, au niveau de la piste

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Par Jean-Pierre Boisvert
Aéroport : il existe bien une étude sur le bruit, au niveau de la piste
L’étude a été commandée après l’agrandissement de la piste en 2017 (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

ÉTUDE. Après avoir entendu dire qu’il y en avait et qu’il n’y en avait pas, une étude sur le bruit à l’aéroport de Drummondville existe bel et bien, mais elle se limite au son qui est ressenti au niveau de la piste.

Cette «étude acoustique», réalisée par la firme Stantec, avait été exigée par le ministère de l’Environnement dans la foulée de l’agrandissement de la piste en 2017, nous indique Mathieu Audet, directeur intérimaire du Service des communications de la Ville de Drummondville. Cependant, elle n’a jamais été déposée en atelier de travail. Ainsi, les élus n’ont jamais vu sa couleur.

Cela étant dit, cette étude ne concerne pas le bruit que font les avions quand ils sont dans les airs mais bien lorsqu’ils utilisent la piste qui est passée, on s’en souvient d’une longueur de 4000 à 6000 pieds, au terme de travaux de 9 millions de dollars.

C’est à la suite de cette étude qu’il fut convenu d’aménager un talus (partie du sol en forte pente) pour atténuer le son que font les avions à l’atterrissage et au décollage.

La question d’une étude sur le bruit a mis en opposition le copropriétaire de Select Aviation, Daniel Cyr, qui a fait savoir, lors de la journée porte ouverte tenue plus tôt cet été, qu’il «y a eu des études de bruit qui ont été faites et que la Ville n’a pas publiées», et le conseil municipal, dont le conseiller Daniel Pelletier, qui a affirmé qu’une telle étude n’a jamais été faite. En février dernier, la collègue Lise Tremblay faisait état dans L’Express d’un document de travail commandé par le conseil municipal, lequel était assorti de recommandations. Le maire Alexandre Cusson avait alors assuré que ce document de travail avait permis de dégager quelques pistes de solution, dont l’adoption d’une résolution interdisant les avions de l’école de décoller et d’atterrir entre 23 h et 7 h.

Appel au calme

Par ailleurs, l’école de pilotage continue d’animer le débat entre ceux qui exigent sa fermeture et ceux qui considèrent que l’entreprise est un actif économique important pour Drummondville.

Le maire Alexandre Cusson en a toutefois contre les exagérations qui sont entendues de part et d’autre. «Avancer que la piste a été allongée pour permettre des vols en catimini pour Cuba ou affirmer que sans école de pilotage l’investissement à l’aéroport ne vaudra plus rien, c’est exagérer les choses d’un côté comme de l’autre et ça nuit à la cause», a-t-il commenté. «J’invite les gens à se calmer. Ce qu’on avait à entendre, on l’a entendu. Pour le reste, les insultes ne font que faire reculer le dossier».

À la question de savoir si une étude sur le bruit des avions qui circulent en haut serait pertinente, la position de la Ville est qu’une «telle étude n’est pas envisagée pour l’instant», selon Mathieu Audet.

Invité à commenter le dossier, Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), l’organisation qui est responsable de la gestion de l’aéroport, a indiqué qu’il n’avait pas de commentaire à faire, étant donné que la question est l’objet de discussions confidentielles entre la Ville et Select Aviation.

Subvention de fonctionnement

Enfin, soulignons que le 19 août dernier, le conseil municipal a accordé à la SDED une subvention de 300 000 $ pour le fonctionnement de l’aéroport régional. Celle-ci est cependant conditionnelle à l’adoption d’une réglementation régissant les activités de l’aéroport à la satisfaction de la Ville de Drummondville. La SDED devra déposer un rapport à cet effet d’ici le 30 septembre prochain.

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