La machine politique du Bloc québécois se réchauffe

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Par Jean-Pierre Boisvert
La machine politique du Bloc québécois se réchauffe
Yves-François Blanchet et l’ex-député péquiste Normand Jutras ont discuté avec le candidat Martin Champoux dans le cadre de l’assemblée d’investiture hier au VQA. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

POLITIQUE. La machine politique du Bloc québécois a réchauffé ses moteurs hier soir au Village québécois d’antan où Martin Champoux a été investi officiellement comme candidat dans Drummond en vue des élections fédérales du 21 octobre prochain.

Une centaine de personnes y étaient réunies pour entendre d’abord le premier discours politique du candidat, qui s’est exécuté avec une petite nervosité de circonstance, et ensuite l’allocution du chef Yves-François Blanchet, dont les qualités de tribun n’ont jamais paru aussi évidentes.

«La circonscription ici est spéciale pour moi, je serai toujours né à Drummondville. Quand j’ai dit que je m’intéressais à devenir chef du Bloc, on m’a traité de fou, précédé de quelques mots d’église, mais je demeure convaincu que, tant que le Québec ne sera pas indépendant, le Bloc sera nécessaire à Ottawa», a clamé Yves-François Blanchet avant de mettre dans sa ligne de tirs ses principaux adversaires fédéraux.

«Prenez la question de l’avortement, une motion affirmant que la femme est maître de son corps n’a pas été acceptée par les conservateurs, ils ont voté contre. Ils disent qu’ils n’ont pas besoin de parler de ça. Mais il va falloir un jour qu’ils répondent à cette question. Pour ce qui de votre député, a-t-il dit sans nommer François Choquette, vous avez celui qui, parmi les 338 députés, a parlé le moins à la Chambre des Communes». Quant au gouvernement Trudeau, il a notamment rappelé l’attitude de ce dernier face à Davie, un chantier maritime capable d’assumer la moitié de la production canadienne, qui ne récolte «que 60 millions $ sur un budget de 100 milliards $» du fédéral, défavorisant les nombreux fournisseurs de l’entreprise de Lévis dont plusieurs sont dans la région de Drummondville.

«Nous, au Québec, on a des trucs élémentaires dans nos valeurs tels que l’égalité des sexes et on a le droit de le dire. La laïcité de l’état est

Martin Champoux a tenu à réunir devant l’assemblée les membres de son comité organisateur.

un héritage progressiste de la révolution culturelle et on a le droit de le dire. Le Bloc transmettra ces valeurs québécoises à Ottawa. Comme Bourgault disait, il y a de bonnes raisons économiques pour faire l’indépendance mais on ne fait pas l’indépendance pour des raisons économiques… Jamais, jamais Martin Champoux va se lever en Chambre si ce n’est pas pour défendre les intérêts du Québec. Vous avez une job à faire, c’est de l’élire pour qu’il vienne m’aider à Ottawa», a insisté le chef bloquiste.

Martin Champoux, pour sa part, a mis en relief son intention de mener une campagne propre, axée sur les dossiers touchant les Drummondvillois. «Je veux mettre en valeur une politique de proximité. Je sais que les gens disent souvent qu’Ottawa c’est loin, mais non je vais démontrer qu’il y a des affaires importantes qui se décident au fédéral et qui ont des répercussions à Drummondville», a indiqué l’ex-directeur des communications du Village québécois d’antan, qui se voulait un choix symbolique pour la tenue de son investiture. «La politique, ce n’est pas une question de pouvoir mais une question de projets», a-t-il lancé, laissant entendre que l’indépendance représentait précisément un tel projet.

Il a aussi parlé d’un assainissement souhaitable des médias sociaux, qui sont loin d’offrir un «lieu d’échange constructif», du travail acharné effectué par les membres de son comité et de la nécessité de ramener Drummond dans le giron du Bloc québécois.

Martin Champoux, âgé de 51 ans et père de deux enfants, aura comme adversaires, du moins connus à ce jour, le député sortant François Choquette (NDP), Jessica Ebacher (Parti conservateur), Réal Martel, du Parti rhinocéros, et Steeve Paquet (Parti Populaire du Canada).

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