Un chauffard lui a donné des sueurs froides

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Par Frederic Marcoux
Un chauffard lui a donné des sueurs froides
Un chauffard a fait craindre le pire à un Drummondvillois, en septembre dernier. (Photo : Depositphoto)

TÉMOIGNAGE. Depuis le jour où il a été témoin d’un accident mortel causé par un homme en état d’ébriété, dans les années 1990, Francis, un résident du secteur Saint-Nicéphore, s’est juré qu’il ferait tout en son possible pour éviter qu’un drame de ce genre survienne de nouveau. Le scénario cauchemardesque aurait très bien pu se reproduire, le 25 septembre 2018, sur l’autoroute 20.

«Un homme saoul âgé de 60 ans avait conduit dans la voie inverse et il avait frappé, sous mes yeux, une petite famille à McMasterville qui partait en voyage. Le père est mort et sa tête était accotée sur sa petite fille. Depuis ce jour, je me suis juré qu’il n’y aurait plus un gars chaud qui va conduire près de moi sans se faire arrêter. C’est garanti», laisse entendre Francis, qui a préféré taire son nom de famille pour sa sécurité.

Le 25 septembre 2018, peu après 17 heures, le résident de Saint-Nicéphore a craint de revivre le pire, alors qu’il conduisait sa camionnette. Il a croisé le chauffard Jean-Philippe Robitaille sur l’autoroute 20 Ouest, près du kilomètre 210. Robitaille, rappelons-le, a échoué l’alcotest avec un taux de 319 milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang, soit près de quatre fois plus que la limite permise.

«J’ai eu peur, confie Francis au téléphone. Il m’a coupé la voie et il était tellement proche que je voyais seulement le haut de son véhicule. Il zigzaguait de gauche à droite. Je ne voulais pas le laisser filer par la suite. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas voir des conducteurs “mongols” comme ça sur la route. Dans une zone de construction, il a frappé sept ou huit cônes, alors qu’il était en avant de moi. Je me suis dit qu’il n’était certainement pas à jeun. À un certain moment, il était à cheval entre les deux voies».

Le conducteur ivre a ensuite coupé le chemin d’un poids lourd. Francis a alors accéléré pour se retrouver à la même hauteur que le véhicule lourd, afin d’éviter que d’autres conducteurs croisent le chemin de Jean-Philippe Robitaille, en leur bloquant l’accès. Francis a appelé les policiers pour les sommer d’intervenir rapidement. Pendant près d’une dizaine de kilomètres, avec l’aide du véhicule lourd, il a été en mesure de garder les autres automobilistes derrière lui, et ainsi prévenir le pire. Toutefois, lorsque Robitaille a accéléré à 140 kilomètres à l’heure, Francis a décidé de le suivre de loin. Pas question de le perdre de vu.  Il l’a suivi pendant près de 40 kilomètres, du kilomètre 210 jusqu’au kilomètre 173.

«Les autorités me disaient de ne pas mettre ma vie en danger, mais j’ai répondu que ce n’était pas ma vie qui était en jeu, mais bien la sienne et celle des autres automobilistes. Je ne voulais pas le lâcher. J’ai trouvé que ç’a pris trop de temps. Je me disais que s’il n’était pas chaud, il méritait quand même de perdre son permis.»

Les policiers ont ensuite procédé à l’arrestation du chauffard Jean-Philippe Robitaille. Le Lévisien âgé de 44 ans a plaidé coupable à un chef d’accusation de conduite avec les facultés affaiblies et à un autre de conduite dangereuse, le 13 août dernier, au Palais de justice de Drummondville. Il devra débourser 3250 $ pour s’acquitter de ses deux amendes. Il ne pourra conduire son véhicule pendant 12 mois.

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