Bâtir un site web, c’est comme ouvrir un autre magasin

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Par Jean-Pierre Boisvert
Bâtir un site web, c’est comme ouvrir un autre magasin
Marc Tremblay, de la bijouterie Lampron, est aussi le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Drummond. (Photo : archives Ghyslain Bergeron)

Bâtir un site web pour son entreprise, c’est la même chose qu’ouvrir un autre magasin.

Si on dit que toute comparaison est boiteuse, celle-là l’est sans doute moins que les autres, d’après ce qu’explique Marc Tremblay, de la bijouterie Lampron.

«Il faut que quelqu’un y soit dédié et bien formé pour assurer une installation solide, qui aura les réponses aux questions avant la première journée», de partager Marc Tremblay, qui sait de quoi il parle, reconnaissant que la bijouterie s’est plantée deux dois avant de parvenir avec succès à aménager un site qui deviendra transactionnel l’automne prochain.

Selon lui, un site web n’a pas obligatoirement à être transactionnel pour être utile. Il peut simplement être informatif sur la description des produits et leurs prix.

«On peut voir ça comme une publicité. Une présence sur le web donne de la visibilité, c’est certain. Car, si les gens n’achètent pas tous via internet, ils vont quand même aller faire un tour sur le web pour s’informer sur le produit qu’ils convoitent et chercheront à comparer les prix et la qualité. Ensuite, ils pourront à leur guise se déplacer dans les magasins pour une transaction finale. Mais il faut que tu sois visible sur le web, c’est une chose incontournable aujourd’hui. En fait, le magasin et le site web sont complémentaires, un ne va pas sans l’autre», se dit-il d’avis.

Bien des paramètres sont à prévoir : planifier le type de plateforme en collaboration avec des spécialistes, concevoir un système de gestion d’inventaire et de comptabilité efficace, afficher les produits avec des photos prises par des professionnels, faire vérifier la qualité du français des textes descriptifs des produits et décider si le site sera transactionnel ou informatif. Tout ça a un coût bien sûr.

«Permettre les transactions sur le site n’est pas un choix banal. C’est bien beau de vendre ses produits, mais il faut penser, entre autres, à la livraison. Si je vends quelque chose à 20 dollars et que la livraison n’en coûte 15… je ne suis pas plus avancé. Autre détail : accepterez-vous le paiement par bitcoins? Ce sont des décisions à prendre avant le lancement», recommande Marc Tremblay, qui convient que l’importance de s’afficher virtuellement n’est pas la même pour certains commerces dits de proximité. «C’est sûr que le resto dont la grande majorité des clients sont dans le quartier n’aura pas besoin de cibler une clientèle dans un autre pays. La pertinence du commerce électronique n’est pour tous».

Marc Tremblay, membre du conseil d’administration de la CCID (Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, fait partie de son comité Affaires commerciales, qui a organisé des formations et des conférences sur le commerce en ligne. «En bout de piste, ce qui n’a pas changé, c’est la capacité d’un entrepreneur à s’adapter à son marché et de s’y adapter de plus en plus vite», clame-t-il.

Une récente étude

Une nouvelle étude publiée par BDC (Banque de développement du Canada) indique qu’une présence en ligne se traduit par une augmentation des revenus, une communication directe avec les clients et un meilleur accès aux marchés mondiaux.

Cette étude indique que même si le fait d’être en ligne stimule la croissance, seulement quatre PME canadiennes sur 10 qui ont une présence web réalisent des ventes et reçoivent et traitent des commandes en ligne. Cela signifie que 60 % des PME canadiennes passent à côté d’excellentes occasions de croissance en ligne. On dit que les ventes au détail par commerce électronique dans le monde sont appelées à doubler entre 2018 et 2021.

Statistiques durant une année

9,1 milliards $ : total des achats au Québec

58 % des Québécois font au moins un achat en ligne

43 % sont des acheteurs occasionnels, entre deux et six achats

22 % des cyberacheteurs québécois dépensent plus de 1000 $

4 % : hausse annuelle des cyberacheteurs de plus de 55 ans

73 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans ont acheté en ligne

19 % des sommes dépensées par les Québécois en ligne sont sur un site web québécois

80 % des internautes cherchent de l’information en ligne avant d’acheter en magasin

38 % des internautes ont utilisé un appareil mobile à l’intérieur d’un magasin pour rechercher un produit

(Source : Acomba)

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