Taxes scolaires : une belle lettre pour faire passer la pilule (Tribune libre)

Taxes scolaires : une belle lettre pour faire passer la pilule (Tribune libre)
(Photo : L'Express)

(Note de la rédaction). L’auteure écrit à Jean-François Houle, président de la Commission scolaire des Chênes. Elle répond à la lettre qu’il a envoyée à tous les contribuables pour accompagner les taxes scolaires 2019.

Monsieur le président de la Commission scolaire des Chênes,

Cette année encore, vous nous avez gratifiés d’une belle lettre pour faire “passer la pilule” de ces taxes scolaires absolument inutiles et injustes.

Mais grâce à vos bons mots qui nous ont épatés, nous savons maintenant que vous faites un travail remarquable entièrement dévoué à nos jeunes.

Les résidents de Saint-Bonaventure doivent eux aussi être éblouis par votre lettre, même si vous vous apprêtez à réunir deux classes en une (1ère et 2ème année), contre l’avis catastrophé des parents concernés.

À titre indicatif, je vous informe que mes enfants sont allés dans une petite école où chaque professeur enseignait à deux classes. Résultat, lorsqu’ils sont arrivés au secondaire, le retard qu’ils avaient accumulé était tel, qu’aujourd’hui leur vie professionnelle s’en ressent. Mais ce n’est qu’un détail me direz-vous.

Nous sommes soulagés lorsque vous nous dites que personne ne peut prétendre que des couts de 130 000 $ sont élevés pour rémunérer les quinze membres du conseil. Et je serais mauvaise langue de demander combien coutent, dans leur totalité, les commissions scolaires, leurs employés, secrétaires, directeurs, locaux, fournitures de bureau, frais remboursés, et j’en passe…

Je serais également mauvaise langue de dire que malgré vos bons mots, ces commissions ne servent pas à nos jeunes, qu’elles leur sont même préjudiciables, qu’elles ne servent qu’à prendre de mauvaises décisions dictées par des facteurs économiques et non humains, qu’elles ne servent qu’à garantir de bons jobs à quelques “pousseux de crayon”.

Et alors, je serais vraiment le comble de la mauvaise langue si je disais que les commissions scolaires devraient toutes être dissoutes, leur personnel renvoyé sur le marché du travail, le vrai, (du moins pour ceux d’entre-vous qui sont obligés de travailler pour vivre), que cet argent serait mieux employé en étant versé directement aux écoles, et que les taxes scolaires définitivement supprimées, car nous payons déjà des taxes municipales exorbitantes dont la légitimité est fort discutable.

Alors grâce à vous, Monsieur le président, je vais dormir ce soir sur mes deux oreilles, car je sais que nos taxes sont bien employées, puisque, c’est vous qui le dites, notre commission scolaire rend des services à toute la population, que nous ayons ou non des enfants à l’école.

Jacqueline Corréa, Wickham

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