Vols et méfaits : le juge Lafrenière veut que ça change

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Par Frederic Marcoux
Vols et méfaits : le juge Lafrenière veut que ça change
Plusieurs commerçants ont dénoncé la problématique des vols à l'étalage dans la région, il y a quelques jours. (Photo : Simulation, archives Ghyslain Bergeron)

JUSTICE. Le juge Gilles Lafrenière a exprimé au procureur de la Couronne et aux différents avocats sa volonté de voir des changements importants en ce qui a trait aux suggestions communes qui lui sont proposées dans des cas de vols et de méfaits.

Vendredi, au Palais de justice de Drummondville, Réal Marcotte a d’abord plaidé coupable d’avoir volé un panier de basketball et une structure d’un abri de jardin (gazebo) d’une résidence le 17 avril 2018. Le fautif prétendait que les objets étaient près de la route pour la collecte des gros rebus. Or, le crime a été filmé et le procureur de la Couronne, Me Kevin Mailhiot, a fait savoir que la preuve ne laissait pas de doute.

Les deux partis ont proposé un dédommagement de 500 $ à la victime et une période de probation d’une année pour le voleur.

La suggestion n’a toutefois pas plu au magistrat de la Cour du Québec qui aurait préféré qu’on lui présente une peine plus sévère. Il a noté que la proposition a motivé le plaidoyer de culpabilité de l’accusé «à la première occasion».

«Je ne veux pas personnaliser le débat, mais si la personne se fait prendre, elle doit dédommager sa victime, sinon elle garde l’objet. Il devrait y a avoir une amende dissuasive», a tranché le juge Gilles Lafrenière.

À ce moment, le visage de l’accusé a changé quelque peu. Le magistrat ne s’est pas arrêté là.

«C’est la même chose pour les vols dans les magasins. On l’a vu dans les journaux récemment. À Drummondville, il y a un fléau. Même si les biens sont récupérés, il devrait y avoir une amende. Dans ce cas-ci, il y a une entente qui a été prise entre les différents partis et je vais la respecter. Je veux juste passer le message à tout le monde de ne pas s’amuser à prendre les biens des autres sans avoir de lourdes conséquences.»

Les assurances

Dans un autre dossier, alors qu’un homme venait de plaider coupable à une accusation de méfait, les différents partis ont proposé au juge de dédommager la victime, en faisant abstraction de la somme déboursée par les assurances après le délit. Encore une fois, le magistrat a martelé sa volonté de changement.

«Les 500 $ payés par les assurances (dans ce dossier) vont être répartis à tout le monde dans la salle qui a une assurance. Si les gens qui commettent des gestes criminels ne paient pas la totalité, nous ne sommes pas gagnants comme société.  Ça fait plusieurs fois que je dis que la partie assurable ne disparaît pas», a-t-il laissé entendre.

Même si le magistrat se montrait insatisfait de la suggestion commune dans le dossier, il a tout de même entériné la proposition. À noter que le magistrat doit accepter une suggestion commune, si elle ne lui apparaît pas complètement déraisonnable.

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