Qu’ils respectent les décisions votées par nos élus municipaux (Tribune libre)

Qu’ils respectent les décisions votées par nos élus municipaux (Tribune libre)
Lettre d'opinion (Photo : Illustration, L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Au conseil municipal du 17 juin dernier, à l’ordre du jour, le maire annonce que son conseil a voté un règlement «ayant pour objet d’interdire l’usage école de pilotage et activités connexes à l’aéroport de Drummondville». Le lendemain, Marc Simard, représentant de Select Aviation remet en question ce règlement qui, s’il est adopté devra servir l’intérêt de tout Drummondville, de l’équipe de Sélect Aviation, des élèves pilotes.

Pour qui se prend M. Simard pour décider des intérêts du tout Drummondville?

Seuls les élus municipaux ont le devoir, la responsabilité de gérer le territoire et de protéger les intérêts et la santé des Drummondvillois.

Puis, le 25 juin, dans le journal L’Express, un autre non élu, André Komlosy, s’oppose au règlement pour le départ de l’école de pilotage.

Il nous révèle même des informations sur la venue de cette école : la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) a toujours appuyé l’aéroport et son développement. La CCID a même financé une étude qui a amené le gouvernement du Canada, en 2015, à appuyer l’expansion de notre aéroport.

Komlosy souligne : «toujours, l’appui de la CCID au développement de l’aéroport s’est fait sous un angle économique». Aucune analyse sous un angle environnemental et humain pour les citoyens déjà installés près de l’aéroport. Pour M. Komlosy, si cette école part, c’est la fin du développement de l’aéroport pour les 10-15 prochaines années alors que la ville vient d’y investir des millions.

Je poursuis. L’allongement de la piste coûtera 8 021 394 $ millions aux Drummondvillois payeurs de taxes, sur un montant total de 11 895 000 $ millions. En 2016, cet allongement de la piste, plus les rénovations, nous étaient présentés comme nécessaires, pour desservir les milieux d’affaires, pas pour envahir notre espace et nous abreuver de pollutions sonores et de gaz…

Les études menées dans le secret par la CCID et la SDED avaient des objectifs cachés d’intensifier la circulation aérienne pour des années à venir, imposant aux secteurs voisins de l’aéroport, les districts 10, 11 et 12 tous les désagréments possibles…

Il n’y a qu’à voir le plan de l’aéroport de Saint-Hubert pour comprendre comment Select Aviation s’est installé à Drummondville… D’abord, l’école de pilotage pour amener un achalandage, acquisition de simulateurs de vols, annonce d’une invitation probable d’un transporteur aérien à notre aéroport (pour passagers et marchandises), pour des vols vers Halifax, New-York, Toronto… C’était le plan dévoilé par Daniel Cyr au lendemain de la remise de pétition à l’été 2018 pour le départ de cette école de pilotage en milieu urbain. Ça semble correspondre aux révélations de M. Komlosy sur les 10-15 années à venir pour le développement envisagé de notre aéroport.

L’erreur de la CCID et de la SDED est de n’avoir pas pris en compte la population de proximité avec l’aéroport, un espace, un triangle, de 3 kilomètres (aéroport, école, dépotoir).

La population des districts était là bien avant la préparation et l’arrivée de l’école de pilotage et nous ne comptons pas être expropriés ou de devoir déménager.

Si l’école de pilotage doit rester, nous des districts 10, 11 et 12  demanderons à la ville de racheter nos propriétés à juste prix (selon l’évaluation municipale) en plus de réparations financières pour les souffrances et dommages endurés (stress et pollutions aux bruits et aux gaz). La ville n’aurait plus qu’à revendre nos propriétés à ceux et celles pour qui les vols répétés sont une douce musique à leurs oreilles.

Il faut ajouter que les gaz à effets de serre venant de l’école de pilotage s’ajoutent aux 123 000 tonnes de CO2 par année venant du site d’enfouissement de Drummondville, une hausse de 200 % sur 5 ans.

La pollution tue. Aucun gouvernement qui se prétend démocratique n’a le droit d’imposer à sa population des empoisonnements sous prétexte de profits.

Au Québec, les écoles de pilotage veulent s’implanter partout. Voyez Saint-Roch-de-l’Achigan, une population de moins de 6 000 habitant, dans un petit territoire d’exploitation agricole à 80 % où un promoteur veut installer trois écoles de pilotage.

Pour terminer, que messieurs Komlosy et Simard se présentent à la mairie aux prochaines élections municipales et se fassent élire s’ils veulent diriger la ville. En attendant, qu’ils respectent les décisions votées par nos élus municipaux.

Henriette Yergeau, porte-parole de 90 signataires d’une pétition

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