Le rêve de Mathias Quessada : piloter un avion

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Par Jean-Pierre Boisvert
Le rêve de Mathias Quessada : piloter un avion
Mathias Quessada, à Saint-Barthélemy. (Photo : Gracieuseté)

FORMATION. Des avions, Mathias Quessada en a vu des milliers décoller et atterrir sur l’aéroport situé près de la maison familiale à Saint-Barthélemy, une île française des Petites Antilles qui fait à peine 25 km carrés.

De là à rêver d’en piloter un, il n’y avait qu’un pas que le jeune garçon s’est mis en tête de franchir en commençant par compéter ses études secondaires au Collège Saint-Bernard, dans une ville qui, le sachant très bien, allait lui permettre de poursuivre le cheminement vers son but ultime.

C’est en mars prochain que débutera sa formation au Collège Select Aviation, un programme de 24 mois au bout duquel lui sera accordée une licence de pilote professionnel (CPL).

«J’ai choisi le Collège Saint-Bernard en raison de sa bonne réputation. À Saint-Barthélemy, il n’y a pas de lycée et il faut quitter l’île pour parfaire ses études. C’est ainsi que, comme une quinzaine de mes compatriotes, j’ai fait mon secondaire 4 et 5 à Drummondville. J’ai bien aimé la double expérience d’être en résidence la semaine et en famille d’accueil le week-end. La présence à proximité du Collège Select Aviation m’a donné une motivation supplémentaire, d’autant plus qu’il est reconnu à l’international», a raconté à L’Express le jeune homme de 17 ans au cours d’un entretien téléphonique depuis la résidence familiale à Gustavia, capitale de St-Barth, comme ils disent là-bas.

Mathias et ses parents, Christian et Annie Quessada, bien au fait de la polémique entourant le dossier de l’école de pilotage sur le site de l’aéroport, ne demandent qu’à être rassurés sur l’avenir du Collège Select Aviation à Drummondville. Après tout, l’investissement est important, quelque chose comme 70 000 $ en incluant l’inscription et toutes les autres dépenses.

«J’espère bien terminer ma formation de pilote à Drummondville. C’est une ville que je connais bien maintenant et qui me plait beaucoup. Je sais que des gens se plaignent du bruit, mais je ne comprends pas. Ceux qui résident près d’un chemin de fer sont habitués et ne se plaignent pas. Moi je vois que l’école de pilotage a une bonne image et aurait avantage d’être aussi reconnue par les Québécois qu’elle l’est par les étrangers. Le simulateur est moderne et il y a de bons instructeurs. J’ai hâte d’y être. Au début, il y aura une partie théorique durant deux mois après quoi il y a le vol pendant la période de beau temps, de juin à septembre».

Le futur pilote s’enflamme lorsqu’il est invité à expliquer sa passion. «C’est le plus beau métier du monde. Être en l’air c’est formidable. Il y a les paysages qui deviennent plus beaux à mesure qu’on prend de la hauteur. Ça demande aussi une maîtrise de soi-même. C’est exigeant car il est question ici de transport de personnes», lance-t-il avec enthousiasme.

Le Drummondvillois d’adoption est d’avis que la demande sera de plus en plus forte pour former des pilotes. Il n’est pas le seul à l’affirmer. Le constructeur aéronautique Boeing, comme le relève le site web de Select Aviation, estime que 558 000 nouveaux pilotes de ligne serons requis dans les 20 prochaines années, et ce partout dans le monde. Cela représente environ 28 000 pilotes chaque année.

Que fera Mathias Quessada d’ici le mois de mars? «Je viens de commencer un emploi dans une épicerie, dans la mise en rayons. Ça me permettra de mettre un peu d’argent de côté et surtout de profiter de la vie avec mes parents». Oui, bonne idée de savourer ce moment car plus tard, qui sait sur quelle partie de la planète le mènera le plus beau métier du monde.

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