La Résidence 600 Bousquet vit des difficultés

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Par Jean-Pierre Boisvert
La Résidence 600 Bousquet vit des difficultés
La Résidence 600 Bousquet, à Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HÉBERGEMENT. La Résidence 600 Bousquet, où vivent 87 personnes aînées, pourrait bien devoir fermer ses portes si la direction n’est pas en mesure de se conformer aux mesures dictées par le CIUSSS-MCQ en matière de santé et sécurité.

C’est Radio-Canada qui a levé le voile sur les vives inquiétudes soulevées par un proche d’une résidente ayant constaté, un certain vendredi, qu’une «préposée aux bénéficiaires s’est retrouvée seule avec 88 personnes âgées».

Au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ), on ne veut pas parler d’ultimatum mais on restera ferme sur les mesures à apporter pour corriger la situation et ainsi maintenir la certification.

«Nous avons rencontré l’exploitant (Groupe Magistral) il y a plusieurs semaines et nous avons convenu d’un plan d’action auquel il doit se conformer», a fait savoir Julie Michaud, agente d’information au CIUSSS-MCQ, tout en précisant qu’aucune date n’a été fixée.

Selon elle, les actions à poser sont de l’ordre de la confidentialité mais l’une d’elles concerne le personnel qui doit être en nombre suffisant. «Notre préoccupation principale est bien sûr liée à la santé et à la sécurité des personnes résidentes. Nous avons fourni du soutien et de l’accompagnement, dont des infirmières, pour aider à rétablir la situation, mais l’exploitant aura à respecter le plan d’action. Notre objectif n’est pas de fermer l’établissement, car changer les gens de milieu n’est pas une chose évidente à faire», de convenir Julie Michaud.

Dans le cas où les vérifications faites par le CIUSSS-MCQ ne seraient pas satisfaisantes, un avis d’intention de fermeture pourrait être envoyée à l’exploitant qui aurait dix jours pour réagir.

Une fermeture a eu lieu il y a quelques semaines dans une résidence pour personnes âgées à La Tuque où étaient hébergées sept personnes. De par le nombre des gens à relocaliser, on voit bien que l’ampleur des déménagements, à Drummondville, serait tout autre. «Mais, on n’en est pas là», a-t-elle tenu à spécifier.

Au Syndicat québécois des employés de service (SQEES), la porte-parole Linda Michaud reconnaît que le problème est très sérieux.

«C’est lié à la pénurie de personnel que l’on connaît un peu partout. On a collaboré avec l’employeur pour aider à trouver du monde, mais les horaires de 12 heures sont refusés. On a concocté des horaires de 8 heures. Là, ça va pour le moment. Mais je ne sais pas jusqu’à quand. Nos membres font tous les efforts mais, à un moment donné, il faut se reposer. On ne peut pas toujours aller au-delà des limites physiques. Quand le personnel est épuisé, ça n’aide personne», a-t-elle fait valoir, soulignant au passage que les salariés sont de moins en moins nombreux. Elle a compte entre 20 et 30 actuellement.

Le journal est toujours en attente d’un retour d’appel de Luc Bergeron, vice-président du Groupe Magistral, à qui appartient la résidence 600 Bousquet. Il a toutefois fait savoir à Radio-Canada «qu’il fait l’impossible pour se conformer aux exigences des autorités de la santé afin de maintenir sa certification».

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