Voitures électriques : un nouveau défi pour les pompiers

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Par Ghyslain Bergeron
Voitures électriques : un nouveau défi pour les pompiers
Les pompiers auront à intervenir plus régulièrement auprès des voitures électriques et hybrides au cours des prochaines années. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

INCENDIE. L’avènement des voitures électriques et hybrides a obligé les pompiers du Service de sécurité incendie de Drummondville (SSID) a approfondir leurs connaissances en la matière. Avec une augmentation de 7% par année du parc de voitures électriques, la formation devenait nécessaire auprès de tous les pompiers du service.

C’est sous la responsabilité de Raynald Yergeau, capitaine aux opérations et formateur, que le SSID a été formé. Déjà, il y a quelques années, les sapeurs avaient pu être initiés à intervenir sur les lieux où un véhicule, autre qu’à essence, était en situation dangereuse.

«L’approche ne diffère pas, car ça reste un incendie. Ce qu’il faut retenir, c’est l’absence de bruit du moteur. La séquence d’immobilisation est très importante afin de minimiser les risques d’accident. Et pour les véhicules qui utilisent une clef à puce, il faut l’éloigner de quelques mètres afin de désactiver le système complètement», a d’abord expliqué M. Yergeau.

Si les modèles hybrides et électriques sont les plus populaires, il existe aussi des véhicules au gaz naturel liquéfié, à l’hydrogène et au propane.

Des pictogrammes indiquent aux pompiers où couper l’alimentation.

«Peu importe l’intervention, on n’a pas besoin d’équipement spécial. Par contre, il faut rapidement reconnaître le type de véhicule. Les plaquettes d’identifications apposées sur la carrosserie nous donnent un bon indice à la source. Les constructeurs automobiles fournissent aussi des livres avec tous les modèles de voitures électriques ou hybrides.

C’est très bien illustré. Ça facilite notre travail, et ce, tout en étant sécuritaire», a-t-il ajouté.

Les dangers

Même si un combustible comme l’essence ne fait pas partie de l’équation d’une voiture électrique, les dangers sont présents lors d’une intervention. «L’une des premières choses que l’on doit faire, en tout temps, c’est débrancher la batterie afin de couper l’alimentation qui sert à plusieurs systèmes de sécurité. Il n’y a pas eu d’accident de nature électrique de répertorié, mais il n’y aucune chance à prendre, car les cellules conservent leur propre énergie emmagasinée», a ajouté le capitaine.

Lorsque le véhicule est en feu, plusieurs composantes risquent d’exploser, comme les pneus, les coussins gonflables, les cylindres hydrauliques. «Maintenant, les coussins gonflables peuvent avoir deux détonations différentes qui s’activent selon la vitesse de la voiture. Il faut être très prudents, car il peut rester des explosifs. Il y a aussi des acides gazeux quand le plastique fond», a expliqué M. Yergeau.

La plus grande différence lors d’une intervention avec un véhicule électrique ou hybride est la quantité d’eau utilisée.

«On utilise environ 500 gallons d’eau pour une voiture ordinaire. Quand on intervient auprès d’un véhicule électrique, il faut prévoir trois à quatre fois plus d’eau. Les piles sont très difficiles à refroidir», a-t-il précisé.

Raynald Yergeau.

Quand la voiture arrive à la fourrière, le remorqueur doit mettre le véhicule à plusieurs mètres des autres, car l’ignition peut survenir longtemps après la collision ou le trouble électrique.

Tous les ans, les pompiers du SSID revoient les techniques apprises en plus de mettre à jour leurs connaissances générales au sujet des voitures électriques ou hybrides.

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