INSALUBRITÉ. Différents intervenants, tels que le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec et la Ville Drummondville, ont signé un protocole qui permettra d’agir plus rapidement pour contrer l’insalubrité morbide dans les habitations.
La mise sur pied de cette entente de collaboration permettra aux gens vivant dans une situation d’insalubrité d’accéder plus efficacement à des services d’aide.
En plus du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, sept municipalités de la MRC Drummond, dont Drummondville, et plusieurs organismes communautaires font partie des signataires.
«Le problème était que les intervenants ne se connaissaient pas entre eux et ils se sentaient isolés. Cela viendra préciser le rôle de chacun et les intervenants sauront qui interpeler, selon la situation vécue. Ça va surtout faciliter la communication entre eux», a expliqué Maude-Amie Tremblay, conseillère en santé environnementale à la Direction de santé publique et responsabilité populationnelle.
Le CIUSSS a pris exemple sur le protocole mis sur pied par la Mauricie en 2016 et il l’a adapté selon les besoins de la MRC Drummond.
«Désormais, la population peut avoir confiance que les intervenants se connaissent et que des outils seront mis en place», a ajouté Mme Tremblay.
Questionné à savoir où les citoyens pourront se référer s’ils sont concernés par une situation d’insalubrité, le CIUSSS n’a pas été en mesure de donner de réponse précise.
«Les différents partenaires qui ont signé seront les bonnes ressources vers qui se tourner pour signaler une situation. Ça peut être autant vers les municipalités, le CIUSSS ou les organismes communautaires. Nous n’avons pas la liste définitive, elle sera connue plus tard», a-t-elle répondu.
Selon elle, «il est fort possible que l’information soit diffusée sur les sites web des municipalités». À ce sujet, la Ville de Drummondville a indiqué ne pas être rendue à cette étape.
C’est que parmi la trentaine de partenaires impliqués, certains conseils d’administration n’ont toujours pas adopté la résolution. «On souhaite la signature finale du protocole prochainement, mais on attend l’adhésion de certains. Ça devrait se faire très rapidement, dans les prochains mois», a précisé Maude-Amie Tremblay.
Rappelons qu’en février dernier, L’Express avait rapporté l’histoire d’un couple propriétaire d’une maison en rangée dans un quartier de Drummondville et dont la voisine souffre d’insalubrité à l’extrême. Malgré plusieurs démarches auprès de la Ville, du Service de sécurité incendie et du CIUSSS, personne ne semblait être en mesure d’intervenir.
Dans la bonne direction
Néanmoins, le couple estime que le protocole d’entente est «un premier pas dans la bonne direction». «On a vu une progression chez notre voisine lorsqu’elle avait un suivi plus rigoureux avec des intervenants. C’est de l’aide qu’il lui faut, car sa situation régresse aussitôt que les suivis se terminent. Lorsque ces gens sont laissés à eux-mêmes, le comportement d’accumulation reprend le dessus», a-t-il rapporté.
Toutefois, il est d’avis que certaines questions sont restées en suspens. «Si je veux faire une plainte, je ne sais toujours pas à quelle porte aller frapper et je crois que c’est important que les citoyens sachent précisément où aller dénoncer une situation ou demander de l’aide», a-t-il conclu.
Selon l’Institut national de santé publique du Québec, les cas d’insalubrité résidentielle majeure concernent le plus souvent des individus atteints de ce qui est communément appelé le syndrome de Diogène. Ces personnes manifestent un besoin maladif d’accumuler et de mettre en réserve des objets ou déchets.
