Amiante à découvert : «On va s’organiser pour que ça disparaisse»

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Par Frederic Marcoux
Amiante à découvert : «On va s’organiser pour que ça disparaisse»
De l’amiante se retrouvait en surface, à Drummondville, près de la bretelle de la sortie 122 de l’autoroute 55, en direction Nord. (Photo : (Photo d'archives, Ghyslain Bergeron))

Quatre mois après la publication d’un article faisant état de la présence d’amiante près de la bretelle de la sortie 122 de l’autoroute 55, à Drummondville, le ministère des Transports (MTQ) a fait savoir que des travaux de remblaiement auront bientôt lieu.

Rappelons que c’est un citoyen qui a interpellé L’Express qui a ensuite commandé une analyse de l’entreprise Longueuilloise Multitest. Celle-ci a révélé que «le matériau goudronné noir et brun» recueilli contenait de 1 à 5% de fibres d’amiante chrysotile, une substance cancérigène selon l’Organisation mondiale de la santé. Dans ce contexte, la norme indique que l’amiante doit être recouvert à un mètre de la nappe phréatique, ce qui n’était visiblement pas le cas. L’auteur de ces lignes s’était entendu avec le MTQ pour faire le point ultérieurement. Une équipe s’est rendue sur place, le printemps dernier.

«Les experts ont constaté la présence de résidus d’enrobé d’amiante en surface aux abords de la route. Le Ministère corrigera la situation à l’été 2019 par des travaux qui consisteront à remblayer, à reprofiler et à réensemencer les sections où il y a une présence visible de résidus d’enrobé d’amiante. Ces travaux sont sans danger pour les travailleurs ou pour les usagers qui circuleront à proximité», a expliqué par courriel, Émilie Lord, porte-parole du MTQ.

Ignorant la nature exacte de la problématique, elle a tout de même soulevé quelques hypothèses.

La bretelle de la sortie 122 de l’autoroute 55.

«Au moment de l’étape de raccordement au terrain existant, une coupe trop profonde pourrait avoir été effectuée, ce qui aurait eu pour effet de diminuer l’épaisseur du remblai à certains endroits du site. Certains facteurs météorologiques peuvent également avoir joué un rôle important dans  “la mise en surface” des résidus.»

Émilie Lord a précisé que l’entrepreneur avait initialement «répondu aux exigences du contrat».

«On va s’organiser pour que ça disparaisse de là, a-t-elle assuré un peu plus tard au téléphone. Les travaux vont être faits prochainement.»

Précisions

L’amiante représente un risque pour la santé humaine lorsque la fibre se détache des matériaux en se propageant dans l’air, informe Santé Canada sur internet. La substance peut causer le cancer des poumons, l’amiantose et le mésothéliome, une «forme rare de cancer de la paroi thoracique», expose l’agence publique.

Santé Canada mentionne aussi que les études «n’ont donné aucun résultat cohérent montrant un lien entre la mortalité par le cancer ou l’incidence des cas de cancer et l’ingestion d’amiante avec l’eau potable».

À noter que des enrobés stabilisés contenant 1,3% d’amiante peuvent être réutilisés, a fait savoir Émilie Lord. Ces enrobés peuvent entre autres servir à «l’épaulement de la chaussée, au «remblai sous la chaussée» ou «d’écrans antibruit».

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