La CSDC refuse des tâches réduites à 27 professeurs 

La CSDC refuse des tâches réduites à 27 professeurs 
(Photo : Unsplash)

ÉDUCATION. Sur la centaine de professeurs qui ont revendiqué un horaire avec des tâches réduites pour la prochaine année scolaire, 27 ont vu leur demande refusée par la Commission scolaire des Chênes (CSDC), faute de personnel. 

Pour les enseignants, avoir une «tâche réduite» revient à travailler quatre jours par semaine, un choix qu’ils font au détriment de leur salaire, mais en faveur de leur bien-être.

«Certains sont dans une situation qui fait en sorte que s’ils n’ont pas une tâche réduite, ça pourrait les mener à un arrêt de travail», a fait valoir Guy Veillette, président du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD).

Lors de la dernière séance des commissaires, il n’a pas hésité à défendre ses membres et à sommer la CSDC de revoir sa décision. Selon lui, c’est la première année que l’institution refuse autant de demandes, de façon aussi générale.

M. Veillette est inquiet que des enseignants «tombent au combat». «Ce qui va arriver, c’est que ceux qui avaient un billet médical vont devoir travailler à temps plein et après quelques mois, leur médecin va les arrêter pour invalidité. Ce n’est pas mieux et ça va prendre beaucoup de suppléants alors qu’on nous dit que sous prétexte de la pénurie de main-d’œuvre, on coupe dans les tâches réduites», a-t-il expliqué.

En effet, c’est la raison que la CSDC a donnée pour expliquer sa décision. Si elle a choisi d’adopter cette ligne, c’est parce que pour 27 tâches réduites, la commission scolaire devrait engager cinq nouveaux enseignants afin de compléter les horaires.

«Ce n’est pas en tapant sur les conditions de travail des enseignants que l’on va régler le problème. Il faut plutôt aller dans le sens contraire et offrir des contrats selon la charge de travail désirée», a laissé entendre le président du SERD.

Guy Veillette est d’avis que la solution prônée par la commission scolaire n’est pas la bonne et qu’elle n’est pas de nature à attirer les jeunes enseignants ou à assurer la rétention de personnel.

La faute au manque de personnel

«C’est vraiment une question de besoin de personnel, a souligné Daniel Dumaine, directeur du service des ressources humaines. De refuser des tâches réduites, ce n’est pas la seule décision que nous avons dû prendre pour contrer la situation actuelle.»

La CSDC met sur pied plusieurs solutions pour contrer la pénurie d’enseignants comme embaucher des stagiaires, diversifier les sources de recrutement et s’assurer que les tâches octroyées sont intéressantes pour tous.

La commission scolaire a répondu individuellement aux 27 professeurs touchés pour expliquer sa décision et elle entend réviser plus d’une quinzaine de demandes.

Trois fois plus de périodes de dépannage

Par ailleurs, le nombre de périodes de dépannage a presque triplé en trois ans. Une période de dépannage est comptée lorsqu’aucun suppléant n’est disponible pour assurer le remplacement d’une classe et que cela oblige un enseignant de l’école, qui a une période libre, à le prendre.

En 2017, cette solution avait été utilisée 67 fois, tandis qu’en 2019, la CSDC a dénombré 260 périodes de dépannage. Selon Daniel Dumaine, cette statistique est «intéressante et illustre très bien le manque d’enseignants et de suppléants dans les écoles.»

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