POLITIQUE. Il reste encore du travail à faire pour atteindre la parité homme-femme dans le monde municipal et la Ville de Drummondville entend faire sa part.
Lors du dernier scrutin municipal, 205 mairesses ont été élues, ce qui représente 18,8% des élus. Ce nombre est plus élevé chez les hommes, alors qu’on parle plutôt de 888 maires, c’est-à-dire 81,2%. Chez les femmes, le pourcentage est légèrement plus élevé pour le poste de conseillère, soit 34,5%. Les hommes demeurent majoritaires, avec 65,5% de conseillers.
Depuis les élections municipales de 2005, la proportion d’élues augmente d’environ 2%. Selon les plus récentes données, elle se situe à 32,3%. «À ce rythme, pour arriver à 50/50, parce que c’est le reflet de la société, il nous manque 15%. Ça veut dire qu’il nous manque 6 élections – des élections aux 4 ans – c’est donc 24 ans. On comprend que si on ne force pas les choses un peu, ça va être difficile d’y arriver», soutient le maire de Drummondville et président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Alexandre Cusson.
«Le taux de succès des femmes qui se présentent en politique municipale est équivalent à celui des hommes. Une femme qui se présente a donc autant de chances de gagner qu’un homme. Pas plus, pas moins. Toutefois, il y a moins de femmes qui se présentent. Il faut continuer de solliciter les candidatures féminines et il faut trouver des façons d’encourager les femmes», ajoute-t-il.
Politique de parité
À Drummondville, la conseillère du district 9 Annick Bellavance fait partie du 27,5% d’élues qui ont fait le saut en politique municipale, en 2009. Aujourd’hui, elle souhaite déconstruire les stéréotypes dont elle a elle-même été victime à l’époque.
«Quand je me suis présentée, quelqu’un m’avait dit : ‘’Es-tu assez forte pour faire de la politique?’’ Oui, les femmes sont assez fortes. Il y a plein de femmes qui ont les capacités et les compétences. Elles ont le regard critique sur ce que leur ville peut devenir, autant que les hommes. C’est la composition diversifiée d’un conseil qui en fait sa force», estime la mère de deux garçons.
Parmi les clichés sexistes, on observe entre autres que les compétences des femmes sont plus souvent remises en cause que celles des hommes. «Ce sont des biais inconscients. Parfois, ce sont les femmes elles-mêmes qui sont dures envers elles», observe celle qui siège sur la Commission Femmes et gouvernance de l’UMQ.
Récemment, l’Union a adopté sa première politique d’égalité entre les femmes et les hommes. Celle-ci vise notamment à renforcer la participation des femmes au sein de l’organisation, mais aussi à servir de modèle.
«On a voulu la mettre assez générale pour que nos membres puissent développer une politique de parité dans leur municipalité. Moi, d’ici la fin du mandat, je caresse ce rêve-là qu’on adopte à la Ville de Drummondville dans la gestion politique, et voyons comment on peut élargir ça à l’ensemble de l’organisation, notre politique de parité», fait savoir Alexandre Cusson.
«La première étape, ça va être de faire un portrait de l’ensemble de l’organisation, de voir ce qu’on peut améliorer et comment on peut le faire», indique-t-il, avançant la possibilité de mettre en place un chantier de travail sur le sujet cet automne.
Actuellement, à Drummondville, 4 sièges sur 13 sont brigués par des femmes. Un poste est présentement vacant en raison du départ de la conseillère Isabelle Marquis.
Lucie se lance en politique
L’UMQ a lancé plus tôt cette année une bande dessinée, produite par l’illustratrice et sexologue Sophie Bédard, sur l’implication politique au féminin. L’initiative vise à briser les préjugés dont sont victimes les élues et encourager d’autres femmes à se lancer en politique municipale. La confiance en soi, la solidarité féminine et la conciliation travail-famille y sont notamment abordées.
