Détresse psychologique chez les préposés aux bénéficiaires

Détresse psychologique chez les préposés aux bénéficiaires
(Photo : Depositphoto)

NATIONAL. Les préposés aux bénéficiaires en ont ras-le-bol de leurs conditions de travail. Les données d’un sondage de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), dévoilé aujourd’hui, appuient les problématiques souvent décriées dans les médias.

Les résultats du sondage démontrent que 74% des préposés aux bénéficiaires vivent une détresse psychologique élevée. Ce chiffre se situe à 18% pour l’ensemble des autres salariés au Québec.

Plus de 80% des répondants disent avoir subi de la détresse psychologique au cours de la dernière année. «Les résultats prouvent une chose : les préposé-es aux bénéficiaires sont au bord de l’épuisement généralisé. C’est un signal d’alarme très clair, le gouvernement ne peut le nier», indique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Services
Les conditions de travail des préposés aux bénéficiaires ne sont pas sans conséquence sur les services. Toujours selon le sondage de la FSSS-CSN, les employés constatent que le deuxième bain est loin de se matérialiser dans les établissements.

Seulement 16% indiquent réussir à donner un minimum d’un bain par semaine à tous les résidents qui sont à leur charge, par manque de temps. Ce sont 15% qui disent faire bénéficier d’un deuxième bain chaque semaine. Par ailleurs, 60% ont fait savoir qu’ils devaient laisser des résidents couchés alors que ceux-ci devaient plutôt être levés.

«Quand on se rend compte que certains employeurs forcent des PAB à prendre en charge jusqu’à 100 résident-es dans certains contextes, c’est que ça ne tourne pas rond. Et avec cette surcharge, ce qui prend le bord, c’est la relation d’aide qui est si essentielle pour prendre soin de la population», explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

En effet, près de 90 % des répondants affirment ne pas avoir le temps d’établir une relation d’aide.

Solutions
Comme solution, la FSSS-CSN, qui représente 110 000 membres dans les secteurs publics et privés, propose notamment d’embaucher du personnel, de réduire la charge de travail, d’améliorer la gestion et de faire participer les PAB aux décisions.

Certains employés ont aussi fait avoir qu’ils souhaitent avoir accès à des mesures de conciliation travail-famille. «J’invite les ministres McCann et Blais à prendre connaissance des résultats du sondage. Elles doivent faire quelque chose rapidement. La négociation s’en vient. Il faut en profiter pour augmenter substantiellement les salaires du personnel et pour améliorer les conditions de travail», sonne Jeff Begley.

Du 15 février au 5 mai, ce sont plus de 8 500 préposés aux bénéficiaires de la province qui ont répondu au sondage de la FSSS-CSN, soit 20 % des PAB du réseau.


Autres données tirées du sondage 

  • 70 % ont fait du temps supplémentaire au cours des 6 derniers mois
  • 40 % ont fait du temps supplémentaire obligatoire (TSO) au cours des 12 derniers mois
  • 30 % ont été menacées de sanctions disciplinaires en cas de refus de faire du TSO
  • 90 % affirment être constamment pressé par le temps à cause d’une forte charge de travail
  • 80 % indiquent vivre une grande fatigue physique et mentale à la fin de leur quart
  • 95 % indiquent que des PAB absents ne sont pas remplacés
  • 70 % doivent faire des compromis sur la qualité du travail
  • 55 % voient une augmentation des délais pour répondre aux demandes des résidents ce qui peut occasionner des chutes
Partager cet article