MAIN-D’OEUVRE. Pour attirer la main-d’œuvre et la conserver, l’entreprise Sixpro s’occupe de fournir un loyer meublé aux nouveaux travailleurs étrangers.
La compagnie située à Notre-Dame-du-Bon-Conseil a trouvé une solution originale pour contrer les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et de logements décriés récemment par la Société de développement économique de Drummondville (SDED).
Sixpro a choisi de miser sur des travailleurs français de 18 à 35 ans depuis quelques mois. Et pour se démarquer, elle leur offre l’un des sept loyers disponibles dans le secteur, à quatre kilomètres de l’usine. Présentement, la mesure touche une douzaine de travailleurs. L’objectif est de réduire la pression sur les épaules des nouveaux employés qui arrivent souvent épuisés au Canada, après leur vol.
«On organise tout pour les nouveaux travailleurs avant leur arrivée, explique Marc Dagenais, directeur des ressources humaines de Sixpro. Nous avons loué des appartements à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Les Français qui arrivent doivent simplement se présenter avec leurs valises. Ce n’est pas un cadeau, parce qu’ils nous remboursent avec une somme prélevée sur leur paye. On fait de bons arrangements. Je pense que ça nous aide à nous démarquer quand vient le temps d’attirer tes travailleurs étrangers. C’est beaucoup de travail, mais c’est tellement difficile au Québec avec la main-d’œuvre présentement.»
Sixpro accompagne ses travailleurs, dès le lendemain de leur arrivée, lors du processus administratif. La semaine est passablement chargée, puisque les employés doivent faire les démarches pour notamment obtenir une carte d’assurance-maladie, un permis de conduire et un numéro d’assurance sociale.
«Les Français qui arrivent ici laissent tout derrière eux, met en relief Marc Dagenais. Ils sont déracinés. La lune de miel dure un mois. Ensuite, il y a un danger qu’ils repartent, car ils peuvent s’ennuyer de leur famille. C’est à cause de ça qu’on a décidé de leur en donner un petit peu plus. Ils n’ont pas à se casser le bicycle. À leur arrivée, ils doivent seulement payer l’épicerie. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup d’entreprises qui font ça. Je vais les chercher à l’aéroport le mardi. Le lendemain, on fait la tournée des bureaux et le lundi suivant, on fait l’intégration normale du travailleur à l’usine.»
M. Dagenais est d’ailleurs convaincu que cette mesure favorise le taux de rétention des nouveaux employés.
«Si on n’avait pas fait ça pour eux, je suis sûr que les trois quarts des Français seraient déjà partis, affirme le directeur des ressources humaines. On va continuer notre façon de faire. Si je veux avoir assez de place pour accueillir un total de 29 Français d’ici la fin de l’année, je vais devoir trouver d’autres appartements. On regarde ce qui est disponible à proximité. J’essaie d’éviter Drummondville, parce que c’est loin pour les nouveaux employés qui n’ont souvent pas d’auto à leur arrivée.»
Apprendre les cultures française et québécoise
Au sujet de la main-d’œuvre en provenance de l’hexagone, le directeur des ressources humaines signale que plusieurs membres de l’équipe de Sixpro ont reçu une formation pour en apprendre davantage sur les cultures française et québécoise.
«Par exemple, tous les Français se présentaient le matin et ils voulaient donner la bise à tout le monde et donner la main, raconte Marc Dagenais. Si on ne leur dit pas que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne au Québec, ils ne peuvent pas le savoir. Avec la formation, ils comprennent certaines choses.»
Précisons que Sixpro est un sous-traitant qui se spécialise dans le revêtement de surfaces sur pièces métalliques.
